Médias, télécoms : purger les années quatre-vingt-dix !
Les bouquets de chaînes en numérique terrestre ont fait faillite dans les 2 pays qui avaient tenté l'expérience ' en vraie grandeur ' : Quiero TV en Espagne et ITV Digital au Royaume-Uni.
Il est possible de comparer les difficultés des télécommunications et des médias en 2002, au moins pour les médias qui ne sont pas financés par la publicité. Le premier trimestre 2002 s'est révélé difficile pour les chaînes de
télévision à péage et meurtrier pour les chaînes diffusées en numérique terrestre. En quelques mois, les mauvaises nouvelles se sont accumulées.D'abord, les bouquets de chaînes diffusées en numérique terrestre ont fait faillite dans les deux pays qui avaient tenté l'expérience " en vraie grandeur " : Quiero TV en Espagne et ITV Digital au
Royaume-Uni. Certes, la situation française diffère des cas espagnol et britannique par deux traits : l'existence du parc d'abonnés à Canal Plus, chaîne diffusée par voie analogique qui pourrait être convertie en numérique assez simplement, et le
must carry qui permettra l'accès à la diffusion par câble et satellite et évitera une concurrence trop frontale. Il n'empêche : il est stupéfiant que les pouvoirs publics français ne tirent pas les conséquences de ces deux
échecs totaux et maintiennent sans changement les conditions de déploiement du numérique terrestre.En ce qui concerne les chaînes à péage, qu'elles soient diffusées en analogique terrestre et en numérique par câble ou par satellite, la situation est extrêmement difficile mais plus contrastée. Après avoir perdu de l'argent en 2001, B
Sky B est redevenue bénéficiaire, probablement de manière durable. Canal Plus a traversé les turbulences que l'on sait pour trois raisons principales : le vaisseau amiral, Canal Plus France, enregistre des taux de non-réabonnement très importants et
au total perd des abonnés ; la situation italienne est quasi inextricable : l'espoir d'un rapprochement entre Tele Piu et Stream s'éloigne et rien n'indique d'ailleurs que, pour des raisons propres à l'Italie, un bouquet en situation de monopole
serait rentable ; enfin, en Espagne, comme en France, la concurrence entre bouquets numériques satellitaires obère sensiblement leur rentabilité. On ne reviendra pas sur la faillite de Kirch, due en particulier à la situation financière du pôle de
pay-television, pourtant en situation de monopole.
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