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' Les bandes sont peu à peu remplacées par les disques, assure, un rien catégorique, le DSI d'un grand fabricant de pneumatiques. Et, à terme, les disques eux-mêmes pourraient bien
être supplantés par les mémoires Flash. ' Le disque dur serait-il vraiment en train d'abattre ses dernières cartes ? Certains en sont persuadés. En parallèle avec les disques, les mémoires Flash ont ainsi connu une belle
évolution. Et d'autres innovations dans le domaine pointent leur nez. Même si elles ne trouveront pas d'application industrielle avant de nombreuses années, elles se posent en futures remplaçantes de toutes les technologies actuelles.Nantero, par exemple, une start up américaine créée en 2001, propose une technologie de stockage universel, baptisée NRAM (Nanotube-Based ou Non Volatile RAM). Elle s'appuie sur des nanotubes de carbone, de minces filaments à
peine plus gros qu'un dixième de diamètre d'un cheveu, considérés comme le matériau du futur. Surtout pour leurs caractéristiques hors du commun. Ils constituent d'excellents conducteurs électriques, disposent d'une bonne résistance mécanique, et
supportent des températures extrêmes. Une couche de silicium, de la taille d'un CD, truffée de nanotubes stockerait ainsi une dizaine de milliards de bits, soit 1 012 bits par centimètre carré. Le stockage holographique est aussi une piste
envisagée par les industriels. Mais il ne devrait trouver d'application dans le domaine de l'entreprise que dans un avenir éloigné.
Les disques durs font de la résistance
Les disques durs ont encore leur mot à dire, assure Didier Boulanger, le directeur technique de Seagate France. Selon lui, ' disques et mémoires se répartiront les secteurs en fonction de leurs capacités
et caractéristiques '. Le prix au gigaoctet, voire au téraoctet, sera déterminant. Pour repousser les limites actuelles des disques (densité de surface, facteur de forme, etc.), les constructeurs ne manquent pas d'idées.
Avant tout, pour augmenter la volumétrie. ' Les disques SAS et Sata actuels pourront atteindre 500 Go, guère plus, prévoit Didier Boulanger. Si l'on considère que la densité de surface augmente de
40 % tous les ans, on arrivera à saturation autour de 2010. C'est-à-dire demain ! Il faudra alors changer de technologie. ' Première étape, d'ici à la fin de l'année : passer de l'enregistrement longitudinal
actuel à l'enregistrement perpendiculaire, qui augmente les capacités de 50 %. Et d'ici à 2010, Seagate prévoit déjà d'aller encore plus loin. Cette fois, c'est l'optique ?" plus précisément le laser ?" qui viendra à la rescousse
pour augmenter encore les capacités de l'enregistrement perpendiculaire. En effet, le laser permet d'accroître la densité de surface jusqu'à 50 Tbit par pouce carré. D'autres technologies sont envisagées, comme l'usage de la lithographie sur une
mince couche de silicium (un peu à la manière des processeurs actuels). Mais, pour l'heure, celle-ci n'est pas assez précise pour stocker des données sur une petite surface.La révolution viendra peut-être de la technologie dite de sonde (' probe ' en anglais), investie par de nombreuses start up ou universités, mais surtout par les géants du secteur,
dont HP, IBM, ou encore Seagate. Selon les chercheurs, elle serait aussi moins chère, entre autres, que les mémoires Flash. Cette fois, il s'agit de fonctionner au niveau de l'atome. Un changement radical, car l'électromagnétisme ne sera plus à la
base des disques durs.
Les informations du futur gravées sur l'atome
La technique s'inspire largement des principes à la base des microscopes à force atomique et à effet tunnel, de mieux en mieux maîtrisés, et qui se sont affranchis des laboratoires. Plusieurs sondes minuscules scrutent une
surface de polymère, qui remplace le plateau magnétique. Pour écrire l'information sur ce disque, un courant électrique est appliqué à la sonde : le polymère est déformé. Et pour lire les informations, un autre courant est appliqué à la sonde
qui va détecter les aspérités. Cette technologie marque une information sur un groupe d'atomes. A terme, les chercheurs envisagent d'écrire une information par atome.
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