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Grâce à leurs référentiels, les outils de modélisation des architectures d'entreprise (EAM) partagent leurs diagrammes et communiquent avec les plates-formes d'exécution, de supervision, et de gouvernance.
Mieux vaut un bon dessin qu'un long discours. Mais encore faut-il que le dessin en question soit compris de façon non ambiguë, publié, et partagé. En cela, les plates-formes de modélisation - qualifiées de BPA (Business Process
Analysis) si l'on se focalise sur leur aptitude à cartographier les processus métier, ou d'EAM (Enterprise Architecture Modeling) si l'on met en avant leur capacité à décrire les organisations - ont un rôle de référencement important à jouer.
L'analyse des processus débute par l'élaboration de dessins vectoriels, respectant un certain formalisme graphique. A cet effet, des boîtes à outils, telles les Aris Tools, d'IDS Scheer, sont disponibles. Afin de pouvoir remanier ou réutiliser les
modèles d'activités ou de processus, il importe aussi de décrire et de stocker les objets et les liens fonctionnels composant ces diagrammes. Les référentiels sur lesquels s'appuient les plates-formes de modélisation, comme Mega, de l'éditeur
éponyme, ou System Architect, de Telelogic, répondent à ces besoins. Ces référentiels disposent d'extensions pour publier et partager en environnement intranet les objets de modélisation et les métadonnées associées. De manière à faciliter l'échange
ou la réutilisation des modèles, il est possible de normaliser la représentation des éléments iconographiques en tirant parti de langages de notation standardisés, tel BPMN (Business Process Modeling Notation).
Jouer la complémentarité
Les métadonnées, elles, peuvent être directement importées dans la base du référentiel ou définies à l'aide d'outils spécifiques. Mega, notamment, propose à cette fin le module Business Data pour assister les experts métier dans
la description des objets qui leur semblent pertinents du point de vue opérationnel. Il est délicat de dissocier la cartographie des processus de la gestion des modèles de données. Les grands chantiers de PGI montrent ainsi qu'il est parfois coûteux
de ne pas harmoniser les modèles de données avant d'implémenter les progiciels. C'est d'ailleurs en réponse à ce type de problématique que la société Dalkia a mis en ?"uvre la plate-forme Aris. Pour regagner la maîtrise de ses processus métier,
mais aussi mutualiser ses pratiques informatiques à l'échelle internationale, le spécialiste des services énergétiques est en train de remettre à plat une bonne partie de ses processus fonctionnels et de refondre son référentiel de données métier en
reprenant sur Aris ses anciens référentiels AS/400. En définitive, les plates-formes BPA/EAM n'ont plus pour vocation à être exploitées de façon statique et déconnectée du système d'information. Les contenus de leurs référentiels sont susceptibles
d'être réutilisés dans d'autres contextes que la modélisation proprement dite. Par exemple, pour alimenter les plates-formes d'exécution de BPM (Business Process Management) - dans ce cas, les modèles de processus sont exportés et interprétés sous
forme de programmes BPEL (Business Process Execution Language). Les rapprochements qu'opèrent aujourd'hui les éditeurs d'EAM avec des acteurs de la supervision BAM (Business Activity Monitoring), mais aussi du développement et de l'exploitation des
services logiciels SOA, témoignent du rôle bien plus dynamique que sont désormais amenés à jouer les ateliers de modélisation. Ces partenariats n'ont pas pour but de transformer les plates-formes EAM en réceptacles ultimes de tout le capital
informationnel de l'entreprise. Leur ambition est plus raisonnable. Il s'agit, en effet, de favoriser l'interopérabilité de référentiels distribués et complémentaires.