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La connaissance métier valorise le responsable de domaine. Doté de compétences fonctionnelles et techniques, il évolue à l'abri des délocalisations.
' S'il est une fonction qui n'est pas délocalisable, c'est bien celle de directeur de projet ou de responsable de domaine ', affirme Robert Mahl, professeur à l'Ecole nationale supérieure
des mines de Paris. Il codirigera, avec Marie-Hélène Delmond, professeur associée au groupe HEC, le nouveau mastère spécialisé en management des systèmes d'information et des technologies, fondé par les deux écoles et destiné aux responsables
informatiques. Les raisons de cette création ? ' Les directions des systèmes d'information vont avoir un besoin croissant de vrais gestionnaires. Capables de repenser les processus de l'entreprise, d'organiser la
sous-traitance, de négocier des budgets, de mener de grands projets. Tout en restant très proches de la maîtrise d'ouvrage. '
Des profils rares
Jean-Louis Rimbod, ancien directeur des systèmes d'information d'un grand vépéciste, aujourd'hui consultant indépendant et membre du club de responsables informatiques Cri'Ouest, établit un constat similaire :
' Nombre d'entreprises que je rencontre recourent à des prestataires. Ceux-ci représentent parfois jusqu'à la moitié de leurs équipes informatiques. Elles ont donc besoin de directeurs de projet de haute
volée. ' De son côté, Arnaud Cantet, associé du cabinet recrutement Lincoln Associates, recherche pour ses clients des profils capables de travailler sur un périmètre international, de sélectionner des prestataires et des
outils logiciels, ou encore de piloter les évolutions technologiques tant au niveau de la maîtrise d'ouvrage que de la maîtrise d'?"uvre. Or, ces compétences, qui demandent une réelle expérience, se trouvent difficilement sur le marché de l'emploi
informatique. Cette rareté provient à la fois de la reprise de grands projets dans les entreprises et du vieillissement des directeurs de projet, approchant pour certains de l'âge de la retraite. De plus, ceux qui sont en poste ne tiennent guère à
bouger. Ils apprécient généralement leur fonction, très liée au métier de leur entreprise, et préfèrent évoluer en interne.
Trouver des informaticiens qui maîtrisent l'Itil
Reste, pour les recruteurs, la solution d'aller chercher leurs candidats dans les sociétés de services. Mais là, même si ceux-ci ont l'envergure nécessaire, il leur manque le plus souvent les éléments clés associés à la maîtrise
d'ouvrage. D'après Robert Mahl, les informaticiens issus des services ne maîtrisent pas assez bien des outils de type Cobit ou Itil, par exemple. Ils ne savent pas non plus quels sont les indicateurs à inscrire dans un contrat de gestion ni comment
négocier des budgets. ' Ils voient les architectures par le petit bout de la lorgnette, et se montrent souvent incapables de bâtir un projet SOA à grande échelle ', poursuit-il. Ce sont d'ailleurs ces
lacunes que veut combler ce nouveau mastère. Rattachés directement au directeur des études ou à celui des systèmes d'information, les responsables de domaine travaillent sur un périmètre national et, de plus en plus, international. Selon la taille
du groupe qui les emploie, ils peuvent tabler sur une rémunération allant de 75 000 à 100 000 euros ; sans compter les variables indexés sur le respect des priorités. Dans tous les cas, ce poste est appelé à se développer. Il
constitue une réelle opportunité de carrière pour ceux qui souhaitent y parvenir. Le parcours d'Hervé Kerleguer est, en l'occurrence, significatif.af.mares@01informatique.fr
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