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L'Ecole des mines d'Alès, l'éditeur Sylob et une TPE industrielle ont conçu ensemble une solution logicielle intégrée.
Investir dans la recherche est une décision lourde de conséquences. C'est ce qu'a pourtant décidé l'éditeur Sylob, en 2000. Pour François Dolidon, consultant scientifique, et actionnaire de l'entreprise, ce choix a été collectif.
' Avec le quart des effectifs travaillant dans la recherche, nous y consacrons une énorme part de nos résultats. Cela ne va pas sans sacrifices financiers, mais c'est aussi la condition sine qua non pour avancer dans le
secteur extrêmement mouvant des technologies. ' Il ne cache pas, d'ailleurs, la bougeotte des jeunes ingénieurs en début de carrière. Mais il constate que nombre d'entre eux restent chez l'éditeur en raison de l'intérêt des
projets. Le dernier en date, Sylob 1 - une solution de pilotage dédiée à de petites entreprises - est le fruit d'un partenariat entre trois acteurs : l'éditeur, l'Ecole d'ingénieurs des mines d'Albi-Carmaux, et la TPE Airgamma, fabricant et
concepteur de chauffage industriel pour les supermarchés.
Modéliser les processus internes de l'entreprise
A la genèse de l'histoire, la rencontre du PDG de Sylob, Jean-Marie Vigroux, avec Hervé Pingaud, chercheur au laboratoire de recherche du centre de génie industriel de l'Ecole des mines d'Alès. Le président de la société voulait
établir un plan d'action entre son entreprise et l'école, organiser des stages et créer des exercices pédagogiques sur les logiciels intégrés. ' L'école décide alors de mettre en place un projet de thèse pour aider la société
à se développer. D'autant que nous avions une série d'idées sur la montée en puissance des architectures métier et des besoins de modélisation en la matière ', indique Hervé Pingaud. Il n'en faut pas plus pour signer une
convention Cifre (Convention industrielle de formation par la recherche). L'étudiant élu travaille sur le projet de recherche chez Sylob et dans le laboratoire de l'école. Le sujet de sa thèse : la modélisation d'entreprise. Il s'agit de
déterminer les processus internes de l'entreprise selon son secteur d'activité et de son mode de gestion, puis de les modéliser afin de développer des ' briques ' correspondant à chacun des processus.
François Dolidon participe à ces travaux, ajoutant un aspect décisionnel et les connaissances métier au métamodèle de la thèse.
S'intéresser aux réactions des utilisateurs
Le cobaye industriel est Airgamma. L'idée de test plaisait à son patron, Jean-François Fortin : ' Trois d'entre nous ont travaillé sur ce logiciel. Moi sur l'aspect global, les données techniques, la
conception, et la production, et les responsables achat et vente dans leurs domaines de compétences respectifs. ' Ils devaient identifier les problèmes d'ergonomie, de fonctionnement technique et les bogues. Une formation
proposée par Sylob aux utilisateurs a facilité l'étude de leurs réactions. Jean-François Fortin en a conclu que l'utilisation d'un tel logiciel ne rend service à l'industriel que si ce dernier entre dans une démarche globale d'amélioration de
l'entreprise (produits, flux, gestion des stocks). Quitte à se remettre en cause. ' Si l'on ne s'occupe que du logiciel, cela ne sert à rien. ' D'après lui, le point fort de Sylob réside dans les
connaissances acquises par ses ingénieurs sur les processus métier de l'entreprise. François Dolidon va plus loin encore : ' Il est passionnant de voir les résultats concrets de tout notre travail, puis de partager la
satisfaction des premiers " pilotes ", utilisateurs de la solution finale. 'af.mares@01informatique.presse.fr