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L'un des principaux pôles de compétitivité français se penche sur les systèmes complexes. Usine numérique, sécurité... Les compétences sont nombreuses.
Qu'y a-t-il de commun entre un téléphone mobile, une voiture et un avion ? Tous sont des systèmes complexes. Qui se décomposent en une multitude de sous-systèmes, eux aussi, complexes : chaque élément est le fruit de
plusieurs technologies. La puce du portable doit supporter les applications les plus diverses, surtout avec l'avènement du multimédia.Sous son capot et dans sa structure, la voiture d'aujourd'hui embarque des dizaines de capteurs et de calculateurs. Sans parler de l'avion... Electronique, informatique de gestion, temps réel, systèmes embarqués, télécoms,
de même que la mécatronique, l'optique, la dynamique des matériaux, etc., le nombre de technologies impliquées dans les moindres recoins des produits modernes donne le vertige.
Améliorer la conception et l'industrialisation
Et voilà donc l'objectif du pôle francilien System@tic : mettre en commun les compétences pour améliorer la conception et l'industrialisation de ces produits issus des dernières innovations. Comme les autres pôles,
System@tic rassemble industriels, laboratoires de recherche publics et privés, ainsi que quelques PME. C'est le fameux effet cluster.Mais son originalité tient à ce qu'il regroupe des acteurs de secteurs très différents ?" automobile, aéronautique, défense et sécurité, télécoms ?" en vue de créer des synergies. ' A quoi bon
réinventer la poudre ?, lance Christian Balle, directeur technique chez Renault. Les avionneurs peuvent nous apporter leurs compétences sur certaines technologies. Et nous, nous savons très bien conduire des projets à
moindre coût. ' Un échange de bons procédés, en quelque sorte.
Une dizaine de projets donnent le tempo
Plus importants encore que le pôle lui-même, ce sont les projets qui donneront le ton des innovations, mais aussi des métiers et compétences recherchés par les partenaires. Parmi la dizaine de projets présentés par System@tic,
les outils numériques tiennent une large place. Usine numérique, infrastructures et logiciels de simulation, moyens de calcul et plates-formes de développement de logiciels embarqués constituent autant d'éléments cruciaux pour les industriels en
proie à une concurrence exacerbée.En témoigne le projet lié à la sécurité des infrastructures critiques, dont fait partie Trusted Logic, l'une des rares PME intégrées dans le pôle. L'équipe d'une cinquantaine d'ingénieurs-chercheurs collectionne depuis deux ans
les trophées et récompenses. Tout récemment, elle a été élue Leader de l'innovation 2006 par l'IE-Club. Cartes à puce, téléphones mobiles, terminaux de paiement, etc., dans ces domaines, les ingénieurs spécialisés sont recrutés à rythme
régulier, d'environ cinq par an. Une goutte d'eau ? En tout cas, c'est sur ce type d'entreprise que les promoteurs des pôles misent pour l'avenir...
De grands noms de l'industrie s'associent
Mais les géants ne sont pas en reste. Par exemple, dans le projet Usine numérique, dont l'objectif consiste à intégrer l'ensemble de la chaîne de production industrielle. ' Pour l'instant, nous avons
encore de nombreuses lacunes entre la conception et la sortie du produit fini ', déplore Jean-Pierre Corniou, DSI de Renault. Pour les combler, les partenaires d'Usine numérique prévoient de faire travailler une centaine de
personnes sur le projet.Des chercheurs et ingénieurs issus des cellules R&D des industriels ?" Dassault Aviation, EADS ou Renault ?", mais aussi du laboratoire de recherche CEA-List (Laboratoire d'intégration des systèmes et des
technologies). Sans oublier l'incontournable Dassault Systèmes, éditeur de Catia et grand spécialiste du PLM dans l'Hexagone.Mécanique, technologies de l'information, procédés, contrôle non destructif, capteurs CMD, simulation des procédés de pilotage, etc., les compétences recherchées sur ce projet sont multiples. Pour l'instant, chacun des
participants détache ses propres spécialistes. Une aubaine pour les ingénieurs et chercheurs choisis. ' C'est une véritable chance de pouvoir participer à ces recherches ', affirmait l'un d'eux à
l'issue de la conférence de lancement du projet Usine numérique.Un sujet passionnant, des collègues issus d'autres organisations et cultures, etc. La mise en commun des compétences constitue sans nul doute un véritable tremplin pour la carrière des chercheurs et ingénieurs. Sans compter les
probables recrutements qui en découleront au fil des prochains mois.
Des créations d'emplois à la clé
Des créations d'emplois directs, certes. Mais aussi et surtout des emplois indirects. C'est, en tout cas, l'avis de Jacques Duysens, le directeur du pôle énergie et industrie de CS, coordinateur du projet IOLS (Infrastructures
et outils logiciels pour la simulation). Le projet, qui vise à simuler des systèmes complexes, va générer des plates-formes et des outils logiciels. Qui viendront enrichir la panoplie d'outils de Dassault Systèmes ou de CS ?" tous deux, à des
degrés divers, fournisseurs de technologies.Mais la plupart des créations d'emplois se dérouleront dans l'usage et le conseil autour de ces nouveaux outils de simulation. Par exemple, les bureaux d'études de Renault devront intégrer dans leurs équipes des spécialistes de
ces nouveaux outils de simulation. Ces ingénieurs font la synthèse de trois disciplines : l'informatique, les outils mathématiques, et la physique au sens large.' Issus prioritairement de formations généralistes, les ingénieurs de calcul ont plus que jamais l'avenir devant eux ! ' D'ailleurs, ils intéressent au premier chef le
coordinateur du projet IOLS : ' Nous avons des informaticiens et des ingénieurs mécaniciens physiciens. Mais le meilleur profil, c'est celui qui fait la synthèse des deux ?" informatique scientifique et
physique. Un véritable Graal ! ' A bon entendeur...
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