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Les PDG de Microsoft et de Nortel ont détaillé les trois étapes de leur alliance, nouée en juillet 2006. Mais de nombreuses incertitudes subsistent sur la disponibilité et les fonctions des futurs produits.
Un beau numéro de duettistes. Dans le rôle du passionné débitant son discours en arpentant la scène à grandes enjambées : Steve Ballmer, PDG de Microsoft. Dans celui du compère plus posé : Mike Zafirovski, PDG de Nortel. Ils
ont fait le point sur leur alliance, annoncée en juillet 2006 : l'Innovative Communications Alliance. Elle vise à fondre en un seul système de communication les produits de téléphonie, de communication multimédia et de centre de contact de
Nortel et ceux de messageries classique et instantanée de Microsoft.Par rapport à l'été dernier, les deux PDG ont annoncé trois solutions disponibles pour la fin de l'année (voir encadré, p. 13), et précisé le calendrier des futurs développements. Ainsi, 2007 marque-t-il le
passage de la première phase - Segmented -, dans laquelle le monde de la communication est cloisonné (téléphonie, messagerie), à la deuxième phase - Integrated -, où le terminal (PC, téléphone fixe ou mobile) se trouve au confluent de la téléphonie
et de l'informatique. Cette phase s'étendra jusqu'en 2010. Débutera alors la troisième étape - Transformed -, caractérisée par la fusion des infrastructures de téléphonie et de messagerie en une seule plate-forme logicielle.L'Office Communication Server (OCS), de Microsoft, accueillera par conséquence les fonctions téléphoniques du futur serveur de Nortel (Feature Server). La téléphonie aura été digérée par l'informatique.Le carnet de route est séduisant. Mais, comme le signale le cabinet d'analyses Current Analysis, ' Nortel et Microsoft n'annoncent, pour le moment, qu'une prosaïque intégration de leurs produits. Les aspects
réellement innovateurs - promis - restent du domaine du développement, et ne sont pas disponibles pour l'instant '.
Les autres constructeurs sous pression
Voilà pour l'aspect technologique. Les deux alliés ont également inscrit à leur programme une gamme de services. Nortel en a créé 11 pour accompagner les nouveaux produits nés de cette
' alliance ' (consulting, installation de PBX, mise à niveau du réseau, etc.). Il a aussi ouvert 20 centres de démonstration ; il y en aura une centaine à la fin juillet. Comme le pointe le cabinet
Current Analysis, avec ces initiatives dans le domaine des services, Nortel court le danger de concurrencer ses propres revendeurs et intégrateurs. A lui de bien faire la part des choses et d'expliquer sa stratégie à ses partenaires.Reste que les autres équipementiers ne resteront pas les bras croisés. Presque tous (Avaya, Lucent-Alcatel, Mitel, Siemens) ont noué des accords avec Microsoft pour coupler leur téléphonie et leurs outils de travail collaboratif (la
passerelle GETS chez Alcatel et Openscape chez Siemens, entre autres) à ceux de l'éditeur - et notamment à Live Communications Server. Ils vont vouloir aller plus loin et intégrer leur système de téléphonie dans l'Office Communication Server, de
Microsoft.C'est probablement ce que vise Microsoft. En annonçant de grands projets avec Nortel, il met ainsi la pression sur les autres constructeurs. Impossible pour eux de négliger l'acteur qui domine le poste de travail. D'autant que, proche
du naufrage, le Canadien est sans doute celui qui s'accroche le plus à la bouée de sauvetage Microsoft. L'éditeur de Windows fait penser à une coquette qui se pavane au bras d'un galant pour susciter la jalousie des autres prétendants et les tenir à
sa merci.j.soules@01informatique.presse.fr
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