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L'éditeur cherche à obtenir la certification open source auprès de l'OSI pour deux de ses licences shared donnant accès au code source de certaines de ses applications.
Certains pourraient croire à une blague de Microsoft, et pourtant cela n'en est pas une ! L'éditeur de Redmond annonce qu'il a l'intention de soumettre deux de ses licences spécifiques, à l'Open Source Initiative (OSI), afin
qu'elles soient reconnues officiellement comme de véritables licences open source. Cette association majeure (voir encadré ci-dessous) recense déjà plus d'une centaine de licences estampillées open
source, dont de nombreuses proviennent d'éditeurs et de constructeurs informatiques comme IBM ou Apple.
Microsoft partage son code
Depuis quelques années,
Microsoft dispose ainsi d'un programme ' shared source ', à travers lequel il définit trois licences donnant accès au code source : la
Microsoft Reference License (Ms-PL), qui permet à ses détenteurs de consulter le code source dans le but de connaître en détail son fonctionnement, mais pas de le modifier ni de le redistribuer ; la Microsoft
Community License (Ms-CL), qui permet de combiner du code sous licence Ms-CL avec du code propriétaire tout en ayant la garantie de ne pas être obligé de redistribuer son code propriétaire ; enfin, la Microsoft
Permissive License (Ms-PL), la moins restrictive des trois.Cette dernière permet la consultation, la modification et la redistribution du code source dans un but commercial ou non. Ce sont donc les deux dernières qui vont être soumises à l'approbation de l'OSI. ' Il
s'agit de lever une bonne fois pour toutes les ambiguïtés et d'éviter que l'on nous taxe encore une fois de faire de l'open source à la sauce Microsoft ', assure Marc Gardette, responsable stratégie de Microsoft
France.
Ou presque...
Mais qu'on se le dise : cela ne changera pas la stratégie commerciale de l'éditeur ! Car si celui-ci se targue d'avoir livré le code de quelque 650 applicatifs et bibliothèques avec différentes licences libres, il ne
s'agit en aucun cas de produits phares comme Windows, Office ou Exchange, mais de composants périphériques aux plates-formes Microsoft, comme IronPython (développement en langage Python sous .Net), ASP.Net Ajax (boîte à outils Ajax), SharePoint
Learning Kit (outil d'e-learning). Ce qui incite les promoteurs du libre à la prudence : ' Nous sommes méfiants car nous avons eu de mauvaises expériences autour d'annonces que Microsoft a faites par
le passé. J'attends de voir quelle sera la décision de l'OSI ', indique Benoit Sibaud, président de l'April (Association pour la promotion et la recherche en informatique libre).Toutefois, l'éditeur de Redmond multiplie les messages en direction du logiciel libre. Il a récemment mis en ligne un
site dédié à l'open source expliquant clairement sa stratégie en la matière. Il disposait déjà d'un blog baptisé
port25 consacré au libre et de sa propre forge,
Codeplex. Pourquoi tant d'activisme de la part de ce symbole du logiciel propriétaire ? ' L'open source rentre dans notre stratégie. Nous mettons en libre accès tout ce
qui peut contribuer à créer de la valeur autour de nos logiciels commerciaux ', résume Marc Gardette.