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Chaque année, près de 39 000 tonnes d'ordures ménagères résiduelles (non recyclables) destinées à être incinérées sont collectées par le Grand Besançon. Or l'un des fours n'est plus adapté. Au lieu de le remplacer, la collectivité compte réduire ce type de déchets. “ Cette politique s'aligne sur les préconisations du Grenelle de l'environnement, qui recommande une diminution de 5 kg par an et par habitant ”, explique Alexandre Piton, chargé de l'évolution du système d'information à la gestion des déchets du Grand Besançon.
Des incidents signalés en temps réel
D'où l'instauration d'une redevance incitative, calculée selon le poids des déchets résiduels et le nombre de ramassages, à la place de la redevance traditionnelle. Mais encore faut-il être en mesure de recueillir les informations nécessaires à la facturation, en fonction de ces deux critères. Pour y parvenir, le Grand Besançon a opté pour l'offre de Plastic Omnium Environnement, associé à Orange Business Services (OBS). Un marché estimé à près de 900 000 euros sur quatre ans.Chacun des 40 000 bacs gris est doté d'une étiquette RFID, qui identifie l'usager. A chaque “ levée ”, les lecteurs installés sur la benne à ordures ménagères (BOM) reconnaissent à qui appartient le bac et le pèsent. Les informations sont transmises en temps réel, via le réseau GPRS, au système informatique de Plastic Omnium. En fin de quadrimestre, celui-ci totalise le poids et le nombre de “ levées ” afin d'établir la facture. Est associé à cette transmission un système de géolocalisation par GPS. Avantage : tout incident est immédiatement signalé. Ainsi le “ rippeur ” (l'employé à l'arrière du camion) dispose d'un boîtier pour indiquer, notamment, une poubelle cassée ou mal triée. Il est également possible de dresser une “ black list ” où figure, par exemple, la liste des bacs déclarés volés et qui réapparaissent à un autre endroit. Au moment de la “ levée ”, le système détecte l'anomalie et peut empêcher le ramassage.GPRS et GPS combinés viennent aussi en aide au chauffeur. “ Il ne s'agit pas d'un guidage GPS classique, précise Alexandre Piton. Ainsi, il donne les consignes métier et indique les endroits accidentogènes. ” Le chauffeur est en mesure de faire remonter des incidents, comme signaler des travaux non répertoriés. Parallèlement, les chefs d'équipes suivent sur un écran les trajets des BOM. “ Dans une seconde phase, ces données sur les tournées seront stockées et analysées pour établir des tournées types ”, précise Alexandre Piton.
Des tournées optimisées
Le Grand Besançon équipe actuellement ses premières BOM, l'intégralité des bennes (17) devrait l'être en septembre. “ Entretemps, nous devrons former le personnel et, surtout, bien expliquer que ce nouveau système n'est pas destiné à le “ fliquer ”, mais à optimiser les tournées. ” Non seulement la solution contribue à réduire les déchets, mais aussi rationalise les trajets afin de diminuer la consommation de carburant.Le service informatique du Grand Besançon, qui développe en interne le système de facturation, est chargé de son interfaçage avec les données recueillies lors des tournées. Après vérification de leur cohérence, elles seront rapatriées depuis un serveur par Plastic Omnium Environnement, titulaire du marché. “ Mais ces informations doivent être exploitables par le service de facturation, sinon le système perd beaucoup de son intérêt ”, estime Alexandre Piton.
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