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Cette réglementation autorisera les opérateurs financiers à opérer partout en Europe et à concurrencer les Bourses historiques. Avec, à la clé, une forte hausse des flux financiers.
En vigueur au 1er novembre 2007 en France, la directive européenne Mifid, c'est-à-dire Market in Financial Instruments Directive, s'annonce comme un véritable big bang financier. Grâce à une
autorisation délivrée par l'Etat membre d'origine, les prestataires de services d'investissement (PSI) et les Bourses pourront opérer dans les 25 pays de l'Union. Et cela avec un minimum de formalités. Fini, donc, la centralisation des ordres vers
les Bourses historiques. En clair, un PSI suédois pourra acheter ou vendre des actions, des obligations, ou des OPCVM directement sur la Deustche Börse, sur le London Stock Exchange, ou toute autre Bourse.' Les marchés réglementés seront mis en concurrence avec de nouveaux opérateurs de plates-formes ', avance Cyril Chiche, directeur des opérations chez l'éditeur de solutions
financières Avitis. A l'image de Boat. Ce consortium de neuf banques d'affaires - ABN Amro, Citigroup, Crédit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, HSBC, Merrill Lynch, Morgan Stanley, et UBS - vise à créer une plate-forme d'échange de
données de transactions hors Bourse. Idem pour Turquoise, une nouvelle plate-forme de négociation, où l'on retrouve les mêmes banques, excepté ABN Amro et HSBC. Pour l'heure, les banques françaises ne sont pas partie prenante de ces projets.Autres nouveaux entrants possibles, les courtiers qui auront opté pour le statut d'internalisateur systématique. A l'image d'Instinet avec sa plate-forme Chi-X, ouverte depuis le 1er décembre 2006.
Celle-ci opère sur 200 valeurs allemandes, britanniques, et néerlandaises, et serait dix fois plus rapide et moins chère que les Bourses historiques. Ces dernières réagissent par des mouvements de concentration. Ainsi Euronext pourrait-elle, grâce à
sa fusion avec le Nyse, diminuer ses tarifs de 10 à 15 %. Une chose est sûre : ' Les flux de transactions seront multipliés par 30 au moins ', estime Eric Dewilde, directeur général du GIE
informatique Atlantica (Crédit Agricole).
Obligations de reporting et de transparence
Dans tous les cas, les opérateurs devront se soumettre à des obligations de reporting et de transparence afin de garantir aux investisseurs la ' meilleure exécution possible ' de
leurs ordres. Côté traçabilité et reporting financier pour protéger le consommateur, les outils ne manquent pas. ' Le DSI aura juste à les adapter aux principes de Mifid édictés par le CESR (Committee of European
Securities Regulators - NDLR) ', explique Franck Pennazzio, directeur de mission dans le cabinet de conseil et d'ingénierie Aedian. ' On peut cependant regretter le manque de transparence et
de traçabilité des données financières au moment où l'ordre est passé. Il sera difficile de la pallier. D'ailleurs, les opérateurs y parviendront-ils vraiment ? ' Selon la rumeur, certains fournisseurs informatiques
voudraient aussi investir dans des places de marché boursières. Pas de quoi affoler les Bourses historiques. Elles se souviennent des échecs cuisants des places de marché électroniques d'achat.
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