Mobile: l'OCDE préconise le partage de réseaux entre opérateurs

Une étude de l'organisme privilégie la mutualisation des infrastructures mobiles comme remède à la concurrence, plutôt que les fusions entre opérateurs.
En entamant la mutualisation leur infrastructure télécoms mobile, Bouygues Telecom et SFR vont dans le sens des préconisations d'une étude récente de l'OCDE.
L'organisme économique international, dans un document intitulé « wireless market structures and network sharing », plaide ouvertement pour le maintien de quatre opérateurs sur les marchés des pays développés et pour le partage de réseaux entre opérateurs comme remède à l'hyperconcurrence dans la téléphonie mobile.
« Un des effets attendus d'une concurrence accrue est la réduction des prix et l'accroissement du contenus des offres. Les offres illimitées n'existaient pas vraiment en France et en Israël avant l'arrivée de nouveaux entrants ou alors les offres qui existaient étaient chères » constate cette étude.
Face à la concurrence sur les prix des services mobiles, le document préconise la recherche de coûts d'infrastructure télécoms plus compétitifs par le partage des réseaux entre opérateurs. Il préfère cette option à la fusion complète entre opérateurs.
Les économies liées à un partage sont à comparer à celles liées à une fusion
« Les économies potentielles du partage de réseau peuvent représenter une proportion importante des économies avancées pour justifier une fusion complète. Cependant, les organismes de réglementation devront rester vigilants au moment de superviser l'accords de partage de réseau. Dans certaines conditions, les accords de partage de réseau peuvent conduire à une diminution de la concurrence, semblable à une diminution potentielle de la concurrence induite par une fusion » conclut le document.
L'OCDE indique qu'une attention particulière doi,t néanmoins, être portée par les régulateurs à l'encadrement des échanges d'information entre les opérateurs mutualisant leur infrastructure de réseau active.
C'est précisément l'un des aspects qui a été examiné de près en France par l'Arcep et l'Autorité de la concurrence. Celles-ci ont validé l'accord de mutualisation entre SFR et Bouygues Telecom, qui contenait, notamment, un dispositif détaillé de cantonnement structurel des échanges d'informations entre les opérateurs.
Source :
- OCDE 2104 : « Wireless market structures and network sharing »
- Arcep : avis du 10 juin 2014 portant sur la saisine d'Orange relative à l'accord de mutualisation de réseaux mobiles conclu entre les sociétés SFR et Bouygues Telecom