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Monoprix refond son SI et met en place un logiciel d'extraction et de transformation de données pour optimiser les échanges entre le siège et les magasins.
Fin 2005, Monoprix a décidé de faire évoluer son système d'information vieillissant et reposant sur une structure trop décentralisée. ' La problématique majeure du commerce et de la distribution est la gestion rigoureuse des approvisionnements et des stocks, explique Benoît Fremaux, directeur Organisation et Systèmes d'information de Monoprix. Il est impératif de suivre avec précision les produits vendus, mais aussi d'identifier finement les attentes des consommateurs afin de réalimenter les stocks en conséquence. ' D'où la volonté de consolider au siège les données des magasins pour un suivi global. Dans l'ancien schéma, chacun des trois cents magasins assurait la gestion de ses caisses et de ses approvisionnements. Chacun était équipé pour cela d'un serveur Unix faisant fonctionner en local Omega, une application développée en interne. Les données étaient ensuite remontées vers le grand système, installé au siège et contenant le référentiel produits du distributeur.La nouvelle architecture se veut plus simple. Le serveur Unix de chaque magasin disparaît et est remplacé par une ferme de serveurs installée au siège, au centre de production informatique. Cette ferme accueille G.O.L.D. Shop, du français Aldata, un progiciel dédié au monde de la distribution, directement relié aux caisses des points de vente. G.O.L.D. Shop prend la place de l'ancienne application Omega. Il reçoit directement les listes de produits vendus envoyés par les terminaux des points de vente et va passer en conséquence les ordres d'approvisionnement aux fournisseurs, éliminant ainsi le rôle des magasins dans leur propre approvisionnement. ' Cette consolidation nous permet de réaliser des statistiques en regroupant les données d'achats, d'approvisionnement, de suivi des stocks ou d'inventaire, avec celles des systèmes d'encaissement ou provenant des opérations promotionnelles. Au final, nous n'aurons plus qu'un flux du mainframe vers le serveur Unix et ceux destinés aux terminaux des points de vente. '
Un choix technologique nécessaire
Le choix d'un outil capable de réaliser des transferts de données entre mainframes, G.O.L.D. Shop et caisses enregistreuses a donc été crucial. Quelle technologie choisir ? ' Nous avons étudié des transferts de fichiers point à point, les ETL et les EAI pour retenir au final un ETL. Nous n'avions pas besoin de toutes les fonctions offertes par un EAI. L'ETL se révèle plus fiable, plus performant et moins coûteux à mettre en ?"uvre. ' L'ETL effectue les transferts de données entre le mainframe et le progiciel G.O.L.D. Shop par lots (batch) et en temps réel. Sont échangées, entre autres, les listes de produits, les commandes et les réceptions. G.O.L.D. Shop envoie aussi aux caisses les nouveaux prix de vente et les variations. Contrairement aux échanges entre le mainframe et le logiciel d'Aldata, l'envoi des prix vers les caisses locales n'est pas compliqué. Le volume des données est assez faible. En revanche, la phase de déploiement impose que chaque magasin transmette au siège son état des stocks et des ventes pour qu'il soit intégré dans G.O.L.D. Shop. Le logiciel exploitera ces données pour passer les futures commandes aux fournisseurs. ' Ces fichiers sont très volumineux et les extractions et les transformations de données peuvent prendre de quelques minutes à quelques heures. Il ne s'agit cependant que de la première phase du projet. Une fois que chaque magasin nous aura envoyé ses informations, les transferts seront moins importants et s'effectueront, si nous le souhaitons, au fil de l'eau. Nos liaisons SDSL à 2 Mbit/s au maximum entre le siège et nos magasins suffisent. '
Une mise en ?"uvre rigoureuse
La mise en place d'un ETL requiert un travail minutieux de préparation. Au moins huit mois de travail ont été nécessaires pour mettre en ?"uvre le projet. Le choix de l'outil a été simple. Une fois la technologie ETL retenue, Benoît Fremaux a volontairement limité le choix à deux logiciels : ' Monoprix utilise Genio, l'ETL de Hummingbird depuis six ans tandis que Casino, l'un de nos deux actionnaires, met en ?"uvre PowerCenter d'Informatica. Nous savions que ces deux produits allaient tenir la charge, notre choix s'est effectué sur d'autres critères tels les coûts de mise en ?"uvre, l'ergonomie et la richesse fonctionnelle de l'outil de développement et de l'assistance que nous fournissait l'éditeur. ' Monoprix choisit PowerCenter d'Informatica pour les besoins de ce projet. Une fois le choix du logiciel effectué, l'équipe de Benoît Fremaux s'est livrée à une analyse préalable du futur système. ' Nous avons passé de six à huit mois à modéliser les échanges de flux. Nous avons tout détaillé, donnée par donnée, règle de gestion par règle de gestion ', précise-t-il. La seconde étape a consisté, durant deux mois, à introduire ces règles dans l'atelier de modélisation de l'ETL, puis à effectuer une phase de tests. L'équipe a travaillé avec un intégrateur de façon à former les équipes internes. La mise en ?"uvre de l'ETL nécessite d'être très rigoureux. Il extrait en effet des informations de la base DB2 du mainframe et les transforme au format de G.O.L.D. Shop pour qu'elles puissent être interprétées par ce dernier. L'ETL apporte cependant plusieurs avantages, notamment en cas d'incident : ' Si un problème survient, l'outil nous le signale et la correction est assez rapide. '
Un retour sur investissement assez rapide
Il est encore trop tôt pour mesurer l'aspect financier du projet qui ne concerne encore qu'un site pilote. L'installation de l'ETL a nécessité l'ajout de nouveaux serveurs. ' Pas question que le nouveau système s'arrête à cause d'une panne de serveur. Power-Center est installé sur deux serveurs de façon à assurer un fonctionnement continu. ' Un deuxième magasin sera équipé au mois de juin prochain et le déploiement du nouveau système débutera au second semestre.
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