Nathalie Andrieux (La Poste) : ' nous lancerons un appel d'offres aux éditeurs pour filtrer spam et virus '
A l'occasion de sa récente réorganisation par grands métiers, La Poste a créé une nouvelle direction en charge de la stratégie et de l'innovation. Nathalie Andrieux, qui en dépend, dévoile certains de ses futurs projets.
Vous êtes à la tête de la direction de l'innovation et du développement des e-services (Dides) du groupe La Poste depuis 2003. La récente réorganisation du siège autour d'une structure resserrée a-t-elle une incidence à votre niveau ?Ce début d'année est, en effet, marqué par la réorganisation du groupe La Poste, qui s'appuie dorénavant sur une structure par métiers à savoir le courrier, les services financiers, le réseau grand public et les colis express. Cette nouvelle organisation s'accompagne d'une évolution de l'organisation du siège autour d'une structure corporate resserrée. A cette occasion, une direction générale déléguée a été créée. Rattachée au président, elle a en charge la stratégie et l'innovation du développement international, la régulation, le juridique et les systèmes d'information. La direction de l'innovation et du développement des e-services réfère à cette direction générale déléguée et contribuera à permettre au groupe de faire face à la future ouverture du marché à la concurrence, à l'internationalisation des échanges et, bien sûr, aux évolutions technologiques.En quoi consiste votre mission ?Je veille à ce que le groupe La Poste devienne une référence sur le marché public, et plus particulièrement une référence dans les échanges électroniques, avec les notions de pérennité et de gratuité. Ma direction est en charge de la stratégie et de la présence de la Poste sur internet. Elle est aussi garante de l'évolution des échanges vers les e-services, et par conséquent, du portail laposte.net. Il s'agit de proposer, à tous les Français, un service de messagerie électronique multi-accès, simple à utiliser et hautement sécurisé. Puis d'évoluer d'ici à 2005 vers une offre de services complète de certification numérique nécessaire à la signature électronique et à la sécurité des échanges, tant pour les entreprises que pour le grand public. Je veille notamment à une bonne coordination avec les autres portails du groupe, travaillant en étroite collaboration avec la direction des systèmes d'information. Elle aussi réfère à la nouvelle direction générale déléguée.Fin 2003, La Poste fêtait ses trois millions d'adresses électroniques. Quels nouveaux engagements le groupe va-t-il proposer en matière d'offres de services sur internet ?Ces adresses électroniques prenant la forme prenom.nom@ laposte.net ont été lancées au mois d'août 2000. Depuis cette date, nous offrons également de nouveaux tarifs d'accès à internet haut et bas débit, en fonction de la zone géographique de connexion de l'abonné. Le but étant bien entendu d'accueillir de plus en plus de clients. Pour l'année 2003, nous avons recensé 120 000 créations d'adresses e-mail par mois. Le nombre a ainsi doublé entre 2002 et 2003. Ce sont essentiellement des adresses souscrites par le grand public. Et, à la fin de cette année, nous prévoyons quatre millions d'adresses électroniques grand public. Face à cette explosion de boîtes aux lettres, nous voulons assurer les montées en charge, puis varier notre offre et la typologie de ces échanges électroniques. Pour ce faire, nous avons conclu un nouveau contrat d'infogérance d'une durée de cinq ans avec Steria, pour assurer l'évolution de la plate-forme fonctionnelle de messagerie électronique laposte.net, qui accueillera les nouveaux e-services complémentaires de notre groupe.Des problèmes de dysfonctionnement et de spam ont irrité de nombreux usagers de laposte.net, notamment l'été dernier. Comment La Poste va-t-elle y remédier ?Pour lutter contre ces problèmes, La Poste et la filiale Imelios de Steria ont étudié et mis en place des filtres antivirus et antispam, et bien-sûr des pare-feu. Cette année, nous lancerons un appel d'offres aux éditeurs de logiciels pour installer de nouvelles solutions de filtres antivirus et antispam à la réception et à l'émission. Quant aux dysfonctionnements de nos boîtes aux lettres, qui ont pu exister l'an dernier, nous les avons résolus. Par exemple, les incendies de l'été dernier dans le sud de la France ont affecté notre site d'hébergement des serveurs et des systèmes de stockage situés à Sophia-Antipolis, dans les locaux de notre prestataire Steria. Mais depuis, tout est rentré dans l'ordre. Nous demandons à Imelios, dont le contrat contient un engagement sur résultats, une disponibilité du système à hauteur de 99,5 %. Et, Steria, qui a la maîtrise d'?"uvre totale, y répond, aujourd'hui, avec satisfaction. Ses prestations sont, entre autres, de la tierce maintenance applicative et de l'exploitation applicative et informatique vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept du service de messagerie électronique laposte.net. Il va sans dire que nous gardons la maîtrise d'ouvrage chez nous.Quels futurs projets de services électroniques entrevoyez-vous ?La Poste prévoit de lancer de nouveaux services payants, et plusieurs futurs développements sont à l'étude. Concernant la postefinance.frde nouveaux projets de gestion de compte en ligne sont au stade de la réflexion. Je citerai celui d'un service dédié aux jeunes détenteurs d'un compte postal qui seraient alertés par un message SMS, sur leur téléphone mobile, d'un futur découvert. Il devrait voir le jour au printemps. Les projets liés aux métiers de La Poste changements d'adresse, avis de passage (message d'alerte sur le web) sont en cours. A plus long terme, nous prévoyons d'adapter notre plate-forme laposte.net au public professionnel, pour répondre notamment aux besoins spécifiques des PME et des TPE, et des professions libérales. Depuis décembre 2003, nous proposons le nouveau service payant de la ' c@rte postale ' expédiée depuis internet et distribuée par le facteur. Quant à laposte.fr, nous avons déjà recensé et classé les deux cents sites du groupe par thématique d'intérêt (particuliers, professionnels), en optimisant les centres d'intérêt des internautes.
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