Les utilisateurs de smartphones ou de PDA communicants ont tous constaté, à un moment ou à un autre, la lenteur ou l'incapacité de leur appareil à afficher correctement les pages web. Il faut dire que les sites modernes regorgent de contenus dynamiques, d'animations Flash et autres applets Java, tout à fait adaptés à une exploitation sur des écrans de PC puissants aux capacités graphiques évoluées. Bien que les éditeurs de systèmes d'exploitation et de navigateurs pour dispositifs mobiles se livrent une compétition acharnée, force est de constater qu'aucune solution ne fait aujourd'hui l'unanimité. D'un côté, les éditeurs sont confrontés à une multitude de types de périphériques (PDA, smartphones, etc.) aux caractéristiques et aux niveaux de performance divers. De l'autre côté, l'usage du navigateur varie d'un utilisateur de mobile à l'autre.
' Tout reste à inventer ', estime ainsi Tristan Nitot, président de Mozilla Europe.
Restitution fidèle
En matière de navigateurs, l'offre pour mobiles se répartit en deux catégories. La première regroupe les outils qui tentent de restituer le plus fidèlement possible les pages web en conservant, autant que faire se peut, leur richesse. Dans ce cas, ils gèrent une pléiade de standards allant du XHTML au DHTML, en passant par les CSS, RSS, JavaScript, et d'autres langages tel Flash. Les plus aboutis revendiquent même la gestion d'Ajax (Asynchronous JavaScript + XML) pour enrichir les contenus sans avoir à réactualiser sans cesse les pages. Parmi les navigateurs les plus avancés dans ce domaine, Mobile Internet Explorer de Microsoft, Opera Mobile d'Opera Software, mais aussi NetFront d'Access Systems ou encore Minimo de Mozilla, un outil au stade de prototype, qui reprend le moteur de rendu Gecko de Firefox. Revers de la médaille, ces navigateurs requièrent une forte puissance de traitement et une quantité de mémoire confortable. Des caractéristiques à la portée des seuls appareils haut de gamme. Des dispositifs qui, aussi puissants soient-ils, sont encore incapables d'offrir un affichage de type VGA alors que les pages web sont conçues pour être affichées en 1 024 x 768. D'où le recours à des artifices tels que la fonction Smart-Fit Rendering du navigateur NetFront avec Symbian, capable de redimensionner intelligemment la page à la taille de l'écran cible, ou bien le positionnement de l'utilisateur sur une partie seulement de la page par zoom, afin de la rendre plus lisible comme avec le navigateur des mobiles Nokia S60 (lire
DI n?' 662).
Contenu allégé
Dans la seconde catégorie de navigateurs figurent les outils qui optent pour un traitement en amont du contenu des sites web afin qu'il puisse être affiché correctement sur un dispositif mobile même léger. Ces derniers outils fonctionnent alors en mode proxy. L'application exécutée sur le mobile, de type J2ME (Java 2 Mobile Edition), ne requiert alors que 60 Ko en local et fonctionne en émettant des requêtes vers un serveur distant hébergé par l'éditeur. Le serveur agit comme un intermédiaire et reformate les pages du site sollicitées par l'utilisateur avant de les transmettre au terminal mobile, après en avoir allégé le contenu. Le cache du navigateur, l'historique, les favoris, cookies et autres mots de passe sont, quant à eux, stockés sur le serveur. Parmi ces outils, on citera Opera Mini d'Opera Software, qui se veut exploitable sur la grande majorité des combinés, y compris les mobiles d'entrée de gamme, et ThunderHawk de Bitstream, qui travaille en mode client-serveur et propose divers modes de visionnage pour un affichage partiel ou total de la page.