Nos politiques débranchés
Didier Géneau, grand reporterQuelle sera la place du numérique dans la campagne présidentielle ? pour l'heure, tout porte à croire qu'elle sera inexistante. Certes, la bataille électorale commence tout juste. Mais que ce soit dans les débats de la primaire socialiste ou dans les déclarations de la majorité actuelle et des candidats alternatifs, rien ou presque sur les technologies numériques. Sur le sujet central de l'école, par exemple, quels politiques évoquent le rôle des nouvelles technologies qui permettraient de préparer nos enfants au monde de demain ? Sur tous les autres thèmes au cœur du débat politique (compétitivité économique, emploi, renouvellement de la vie citoyenne) et quelle que soit l'option défendue, le numérique pourrait être un levier de transformation ou d'efficacité supplémentaire. Et pourtant, pour nos politiques, les enjeux du numérique se cantonnent à Hadopi. Bravo en tout cas aux maisons de disques et aux lobbies culturels d'avoir su attirer l'attention de nos dirigeants. Pour leur part, les autres représentants du monde numérique (éditeurs logiciels, acteurs d'internet, SSII, chercheurs…) se désespèrent aujourd'hui de trouver une oreille attentive à leurs propositions. Les raisons de ce blocage ? L'idée que les nouvelles technologies sont synonymes de destruction d'emploi ? Parce que le numérique est un thème moins payant médiatiquement que de caresser le dos d'une vache ? Beaucoup, comme Gilles Babinet, du Conseil national du numérique, évoquent l'âge de nos politiques. Avec une moyenne de 59 ans, l'Assemblée nationale actuelle est effectivement la plus âgée de toute l'histoire de la cinquième république, et nos députés les plus vieux d'Europe. Gardons-nous toutefois des dérives de jeunisme, car dans la vie de tous les jours, des septuagénaires sont devenus en quelques mois de vrais experts du web ou de la téléphonie mobile. Mesdames Messieurs les politiques, faites un effort, regardez le monde autour de vous !
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