Notre différence : la maîtrise de l'intégration hard et soft
À l'occasion de sa première conférence clients annuelle en Europe, Sun a présenté ses nouveaux serveurs d'entrée de gamme. Et, comme à son habitude, Scott McNealy, son p-dg, a répondu du tac au tac aux questions des journalistes, loin des paraphrases convenues.
01 Réseaux : Votre adoption récente des processeurs AMD 64 bits est-elle un prélude à l'abandon de votre gamme de processeurs Sparc ?Scott McNealy :Non ! Le partenariat conclu avec AMD sur nos nouveaux serveurs ne remet pas en cause notre gamme Sparc. Nous annonçons ici [à Berlin, NDLR] notre modèle UltraSPARC
IVmultithreadpour créer de nouveaux serveurs plus puissants. Nous sommes constructeur de systèmes complets, et nous maîtrisons à la fois le logiciel et le matériel, ce qui nous permet d'élaborer des systèmes différents
et... moins chers que ceux de Dell.01 R : Vos résultats sont en repli. Que comptez-vous faire pour sortir du rouge, et comment en êtes-vous arrivés là ?S.McN. :Nous ne cessons de travailler pour gagner des marchés. On ne se dit pas un jour : Tiens, on devrait s'y mettre ! Nous avons certainement été la société la plus portée par la bulle internet [Sun
est passé de 7,1 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 1996 à 18,2 milliards de dollars en 2001, pour revenir à 11,4 milliards de dollars en 2002, NDLR], et nous avons vu les opérateurs, les ISP et les services financiers stopper du jour au
lendemain leurs investissements. Avant, nous avions signé de nombreux contrats de sous-traitance et acheté de multiples logiciels. Mais il est toujours facile de porter des jugements a posteriori. Quant à l'avenir, je ne peux faire des prévisions
qui m'engageraient vis-à-vis de mes actionnaires.01 R : Des logiciels, des serveurs, des processeurs : n'en faites-vous pas un peu trop ?S.McN. :Je ne connais pas la taille de votre société, mais possède-t-elle 5 milliards de dollars en cash à la banque ? Et puis, on ne fabrique pas tout. On achète des disques, des processeurs, des
alimentations, des écrans et des logiciels pour plus de 5 milliards de dollars [sur les 11,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires, NDLR].01 R : Que pensez-vous du rachat de Suse par Novell ?S.McN. :Ce rachat va certainement réduire les frais de Novell mais, pour nous, il s'agit d'un fournisseur comme un autre. C'est un peu comme si vous demandiez à Ford si le choix de nouveaux pneus change sa
politique... Vous, les journalistes, vous êtes obsédés par les composants matériels et logiciels. Mais vous occupez-vous du logiciel qui se trouve dans votre mobile ? Non, tout ce que vous voulez, c'est téléphoner et que cela
marche.01 R : Avez-vous l'intention de créer des PC portables ?S.McN. :Pour nous, il y a très peu d'argent à gagner sur les PC, car nous mettons l'accent sur le client léger. Ce n'est pas le cas de Microsoft, qui a tout intérêt à vous faire acheter tous les deux ans de
nouveaux appareils en partenariat avec d'autres fabricants. Et ce monopole reste très coûteux pour les acheteurs. Ce n'est pas notre objectif industriel : l'intelligence du réseau doit être répartie sur les serveurs.01 R : Vous dites que Java est une communauté indépendante de Sun, et vous venez de baptiser votre poste client Java Desktop System : n'est-ce pas une récupération ?S.McN. :Non, mais la marque Java nous appartient et on ne va pas la donner. Nous ne sommes pas des' peace and love 'et encore moins des chantres du tout-gratis. On
croit fermement aux droits d'auteur et à la propriété industrielle. L'éditeur JBoss, par exemple, a payé des droits pour être certifié sous Java.
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