Rien ne va plus pour Novell. Son grand écart entre les logiciels libres et ses accords commerciaux avec Microsoft le mettent en porte-à-faux. La dernière ébauche de la licence GPLv3 invalide ainsi la revente par Microsoft des produits Linux de Novell, en particulier Suse Linux Enterprise Server, facturé sous forme de contrats de maintenance. Une opération qui devait rapporter 240 millions de dollars à Novell d'ici à 2012.
La menace des tribunaux
Bruce Lowry, directeur des relations extérieures chez Novell, s'en remet à la bravoure :
' La GPLv3 n'est pas encore finalisée. Mais si cette orientation devait se confirmer, nous nous plierons à la réglementation, quitte à faire machine arrière avec Microsoft. ' En face, Microsoft ne revient pas sur ses accusations selon lesquelles les logiciels libres violeraient 235 de ses brevets. La perspective d'un règlement devant les tribunaux menace les distributeurs de Linux, Novell compris. Comme l'indique Bruce Lowry :
' L'accord passé avec Microsoft stipule que nous ne pouvons attaquer nos clients respectifs, mais il ne nous protège pas nous-mêmes. Cela dit, notre accord convient qu'au 2 novembre 2006, il n'y a aucun composant litigieux dans Suse Linux, que ce soit OpenOffice ou un autre. ' Le problème reste entier pour les mises à jour suivantes. Seul espoir, une décision de la cour suprême des États-Unis invaliderait des brevets jugés a posteriori abusifs, parmi lesquels un bon nombre auraient été attribués aux logiciels de Microsoft. Il s'agit de ne plus reconnaître comme invention une innovation qui se contente d'en combiner d'autres de manière prévisible. Cette réforme a été encouragée par le programme Coup de filet sur les licences (Patent-Busting) de l'Electronic Frontier Foundation. Novell vient justement d'annoncer son ralliement à ce projet.
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