Obama se dote d’une task force digitale

Les bugs à répétition de HealtCare.gov, le portail de la réforme d'assurance-maladie, ont servi de leçon. La Maison Blanche s'entoure d'une équipe resserrée d'experts venant du privé et emmenée par un ancien de Google.
C’est un ancien de Google, Mikey Dickerson, et son équipe qui ont sauvé l’an dernier la réforme la plus emblématique de la présidence Obama. Lancé le 1er octobre 2013, le portail internet healthCare.gov devait permettre à des millions d'Américains, jusqu'ici dépourvus de couverture maladie, de souscrire à des polices d'assurance privées, dans certains cas subventionnées. Mais le site plombé par les bugs et les dysfonctionnements en tout genre restreindra d'autant le nombre des inscriptions, avant l’intervention de ces pompiers venus du privé.
Pour éviter une nouvelle catastrophe de ce type, la Maison Blanche a décidé de pérenniser dans le temps le principe d'une task force digital. Dans un billet de blog, Steve VanRoekel et Todd Park, respectivement CIO et CTO de l’Etat fédéral, et Beth Cobert, responsable du budget, annoncent la création de ce US Digital Service. Soit une petite équipe d’experts, venant du secteur privé, qui apporteront leur regard sur les projets de l’Administration. Afin « d’appliquer la technologie de manière plus intelligente, plus efficace et d’améliorer la prestation de services ».
Cette fine équipe qui intégrera des talents du numérique mais aussi des achats, des ressources humaines et des finances sera dirigée par Mikey Dickerson. Le US Digital Service travaillera étroitement avec 18F, une autre nouvelle unité de l’Administration Obama qui réunit des développeurs et des professionnels du numérique pour « construire le Gouvernement numérique du 21ème siècle ».
S’appuyer sur les meilleures pratiques du privé
Mais ce n’est pas tout. La Maison Blanche vient de publier un guide des meilleures pratiques issues du privé. Trize actions ont été identifiées pour améliorer les services de l’e-administration. Certaines mesures tombant sous le sceau de l’évidence comme désigner un seul responsable du projet, automatiser les tests, recourir aux méthodes agiles ou le – meilleur pour la fin – comprendre ce que les citoyens attendent. Car, en préambule à ce Digital Services Playbook, l’Administration américaine fait amende honorable. « Aujourd'hui, un trop grand nombre de nos projets numériques ne fonctionnent pas bien, sont livrés en retard, ou dépassent le budget. »
Enfin, la Maison Blanche publie un guide à destination des services achats de la fonction publique. Aligné avec le Digital Services Playbook, ce TechFAR Handbook donne des outils aux acheteurs pour contractualiser avec les éditeurs et les sociétés de services les plus innovantes, celles notamment qui pratiquent les méthodes agiles.
Photo : Pete Souza.