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Le client-serveur est de retour. Mais, cette fois, l'interface utilisateur du poste client n'est autre qu'Office. Les éditeurs de progiciels évoluent entre tactique et opportunisme.
Utiliser Office comme frontal des applications métier. Microsoft en rêve depuis trois ans. Mais les ténors du progiciel qui n'ont rien à y gagner préfèrent le client léger. Et seule sa propre division Business Solutions joue le
jeu de l'intégration. Depuis quelques semaines, l'idée fait son chemin. Office devient une interface optionnelle pour des progiciels de plus en plus nombreux.Il y a trois semaines, SAP et Microsoft ont annoncé le développement conjoint d'un outil (nom de code, Mendocino) afin d'utiliser Outlook, Excel et Word comme frontal des applications de SAP. Il y a 15 jours, c'est i2, puis
Intervowen, qui signaient des accords similaires avec Microsoft. Il ne s'agit plus de connecteurs ou de simples outils d'importation-exportation. Cette fois, les informations saisies dans la suite bureautique sont enregistrées directement dans les
bases de données. Cette semaine, Meridian Systems va plus loin en faisant d'Excel et Word l'interface préférée de Proliance 3.0, son outil de gestion du cycle de vie de l'infrastructure. L'intégration va au-delà de la consultation et de la mise à
jour des bases. Gestion des flux, alertes, validations... l'ensemble des processus passe désormais par Office.
Est-ce le retour du client serveur lourd ?
Pas tout à fait. Car l'approche des éditeurs reste avant tout tactique. Pour Microsoft, il s'agit de rendre les utilisateurs dépendants d'Office et de les pousser à migrer vers la dernière version. Seul Office 2003 est capable de lire
et d'écrire directement dans les bases de données via XML et les services web. Pour bénéficier de l'intégration, il faudra migrer. Or, la majorité des utilisateurs ne voit pas l'intérêt de quitter le vénérable Office 2000, lancé en 1999. La suite
Office, rebaptisée Office System, joue aussi le rôle de cheval de Troie. On commence par Windows, on ajoute la suite bureautique, puis les outils de développement, les serveurs, et l'on se retrouve avec l'ensemble des technologies Microsoft.L'approche des éditeurs de progiciels s'avère plus opportuniste. On courtise les utilisateurs d'Office, mais pas question de ne cibler que ceux de la dernière version, ni de se mettre à dos les partisans du client web. Tous ne mettent
pas leurs ?"ufs dans le même panier Proliance 3.0 se pilote toujours via un client web XML. Les analystes estiment que l'accord avec Microsoft permet à SAP de pavoiser dans le clan .Net à l'heure où on le soupçonne de favoriser
Websphere.Au final, l'adoption du client Office est peut-être l'occasion d'étrenner le client riche lourd... avant de basculer vers un client riche plus léger, utilisant les technologies Flex, XMAL ou XUL.
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