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Les infrastructures IP traditionnelles ne sont pas adaptées aux architectures orientées service. Pour pallier cela, deux approches s'affrontent : celle de F5 et celle Cisco.
L'une s'installe à la porte du centre de données. Elle aiguille les requêtes vers les serveurs et optimise les échanges entre ces derniers. L'autre se tient en embuscade à l'entrée du réseau. Elle intercepte les trames et les
conditionne avant de les envoyer sur le lien longue distance. Ces deux solutions concurrentes sont fournies respectivement par F5 et Cisco. Elles répondent à un même objectif : faciliter l'accès aux applications pour amener le plus vite
possible l'information à l'utilisateur. L'outil de F5, Big-IP, est fondé sur le logiciel TMOS (Traffic Management Operating System). Le constructeur vient d'annoncer le 8800, son nouveau haut de gamme. Quant à la solution de Cisco, AON (Application
Oriented Networking), elle s'installe dans l'ISR (Integrated Services Router) sur les petits sites ou dans un Catalyst dans les gros établissements.
Le vieil adressage IP dépassé
La complexité croissante de l'architecture du système d'information explique cette débauche de technologies. Traditionnellement, un logiciel client, installé sur le PC de l'utilisateur, communique avec l'application hébergée sur un
serveur. L'un comme l'autre sont repérés par leur adresse IP. Configuré une fois pour toutes, le réseau se borne à véhiculer les requêtes vers le serveur et à rapatrier les réponses vers l'utilisateur. Lorsque le trafic est important, on place
plusieurs serveurs en parallèle. Un équilibreur de charge répartit les requêtes entre eux. Il travaille aux niveaux 3 (adresse IP) et 4 (le port TCP indiquant le type d'applications).Avec les services web et les architectures SOA, cette belle simplicité s'envole. On parle désormais de services, combinant plusieurs applications et bases de données. Du coup, lorsqu'une requête atteint le serveur cible, celui-ci ne
possède pas toujours les informations demandées ; il doit interroger d'autres serveurs. Il arrive aussi qu'une application soit composée de plusieurs modules résidant sur des machines différentes, parfois éloignées les unes des autres.
Conséquence : les communications entre les serveurs et entre l'application et les bases de données se multiplient. Le vieil adressage IP se trouve un peu dépassé. D'où la nécessité de rechercher les informations non plus seulement aux niveaux 3
et 4, mais aussi au niveau 7, celui de l'application elle-même, afin de mieux comprendre les règles de ce ballet interapplicatif.
L'importance des échanges interapplicatifs
Nombre de spécialistes de l'optimisation de trafic affirment travailler au niveau 7. Cependant, selon des experts, comme le cabinet Current Analysis, F5 et Cisco ont une longueur d'avance. Plus proche des applications, F5 paraît le
mieux placé pour distribuer, sécuriser, et optimiser le trafic en local entre les serveurs. Champion du réseau, Cisco est idéalement placé pour optimiser les échanges interapplicatifs entre sites. Par exemple, la carte AON agrège des données de même
nature pour n'effectuer qu'un seul envoi afin de soulager le réseau. Ou encore, elle bloque une requête anormale avant son transit sur le réseau, libérant ainsi ce dernier d'un échange inutile, et déchargeant aussi le serveur distant, qui n'aura pas
à traiter cette requête.Reste que F5 n'a pas dit son dernier mot en matière d'optimisation du réseau étendu. En acquérant Swan Labs en 2005, il s'est doté de deux technologies d'accélération applicative. La première, Webaccelerator, prend en charge le trafic
HTTP. F5 vient d'annoncer son portage sous forme de module fonctionnant sur TMOS. Ce dernier exploite à fond les possibilités du navigateur, et notamment son cache (Intelligent Browser Referencing). La seconde se nomme Wanjet et concerne en
particulier le trafic de type CIFS (Common Internet File System). Elle concurrence directement celle de Riverbed. Une version en module sur TMOS devrait sortir avant la fin de l'année.F5 vise donc à couper l'herbe sous le pied de Cisco. Lequel a tout intérêt à donner un coup d'accélérateur à sa stratégie AON, qui tient encore davantage du concept que du produit sur étagère.j.soules@01informatique.presse.fr
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