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Pour rattraper une crédibilité qu'il lui fait défaut dans le décisionnel, Oracle entend couvrir toutes les briques de ce domaine. Première réponse avec le lancement, en avril, de la version BI 10g.
Pour la première fois, Oracle regroupe tous ses outils de business intelligence (BI) dans un package, baptisé Oracle BI 10g. Objectif : couvrir, au-delà de la base de données, l'ensemble du spectre du décisionnel. Présentée en décembre dernier, cette offre sera véritablement poussée en France en avril.Techniquement parlant, Oracle BI 10g a tout pour séduire : reporting, moteur multidimensionnel intégré à la base, ETL (extraction de données), atelier de développement... Mais le principal défi d'Oracle est ailleurs : l'éditeur doit convaincre clients et partenaires qu'il s'engage corps et âme dans le décisionnel. Car son image dans la BI a quelque peu été entachée par une stratégie confuse, associée à quelques errances technologiques.
Une approche multidimensionnelle jusqu'à présent confuse
' Jusqu'à maintenant, Oracle a peu investi dans le développement de nouvelles fonctions. La plupart de ses produits décisionnels étaient noyés dans son serveur d'applications. Ils ne disposaient donc pas d'identité propre ', souligne un récent rapport du cabinet d'analystes Gartner. Il s'agit, notamment, des modules de restitution et de requêtage de l'éditeur. Ces outils ont, certes, de l'antériorité, mais se révèlent fonctionnellement moins riches que ceux des spécialistes en la matière. ' Ces dernières années, Oracle s'est fortement mobilisé sur le portage et sur la convergence de ces différents modules sur son serveur d'applications, pour un déploiement pur web ', explique Charles Parat, directeur conseil BI chez Micropole Univers.L'approche multidimensionnelle, elle aussi, est restée confuse. En 1995, l'éditeur a racheté la société Express. Mais, il a peiné à transformer et à intégrer, dans sa base, le moteur multidimensionnel développé par Iri Software. Principalement en raison de la richesse de son langage. Ce n'est qu'avec la version 9i que les champs du SGBD embarquent les objets multidimensionnels d'Express. A ce retard s'ajoutent les défaillances du module d'analyse des ventes (OFA), qui a poussé les clients d'Oracle dans les bras d'Hyperion.
Des relations à clarifier avec Business Objects
Avec Oracle BI 10g, l'éditeur veut donc faire table rase du passé. ' Aujourd'hui, sur le terrain des offres intégrées de BI, de l'ETL au portail de diffusion, le " bundle " d'Oracle est sûrement le plus complet et le plus solide du marché ', indique Charles Parat. Il se distingue par sa capacité à ouvrir son cube aux requêtes SQL. Tout outil de reporting est ainsi capable de passer instantanément d'une vue multidimensionnelle à une vue relationnelle, pour plus de détail. L'offre s'est, par ailleurs, renforcée dans l'ETL avec la seconde version de l'atelier de développement Warehouse Builder. Elle décrit les chaînes de transformation dans des environnements graphiques, dans le langage connu d'Oracle, à savoir PL/SQL.Pour autant, plusieurs interrogations demeurent. Tout d'abord, sur le rapport qu'Oracle entretiendra avec les spécialistes de la restitution, et avec Business Objects en particulier. Depuis un an, les deux éditeurs se positionnent ensemble autour de projets multidimensionnels contre Cognos et Hyperion. Ensuite, sur l'approche ETL d'Oracle, qui reste indissociable de sa base de données. Elle ne sera vouée au succès que si les clients acceptent cette dépendance. Enfin, la dernière interrogation concerne les ressources mises en ?"uvre par l'éditeur. En effet, le recrutement des forces de vente destinées au décisionnel débute seulement.