Oracle sonne l'hallali sur Itanium

Controverse entre Oracle, HP et Intel au sujet du processeur Itanium. L’annonce de l’arrêt du support par Oracle a déclenché une tempête médiatique que tentent maintenant d’étouffer Intel et HP.
C’est incontestablement un coup dur pour l’écosystème Itanium. Le processeur haut de gamme d’Intel, destiné à animer ce que l’on nomme aujourd’hui les mainframes Unix perd un soutient de poids avec la défection d'Oracle. L’éditeur californien annonçait en début de semaine stopper tout développement sur le microprocesseur. Son communiqué de presse, laconique, précise que non seulement Microsoft et RedHat ont déjà abandonné les développements sur ce processeur, mais que le management d’Intel lui-même avait indiqué que priorité était désormais donnée à l’architecture x86, et que Itanium était pratiquement en fin de vie.
Itanium, la génération perdue

Lancé en 2001, l’Itanium devait apporter à Intel une réponse aux PowerPC d’IBM et SPARC de Sun Microsystems. Son architecture IA-64, était le fruit d’une coopération entre Intel et HP. Il ne parviendra pas à contrer non seulement les processeurs directement concurrents, mais surtout la montée en puissance d’x86 dans les serveurs. L’architecture, pourtant crée pour les PC de bureau est passée au 64bits et le Xeon s’est imposé sur le marché des serveurs haut de gamme, au détriment de l'Itanium qui leur était initialement destinés. La puce Intel a perdu l’essentiel des constructeurs informatique, HP est devenu le seul constructeur majeur à défendre l’étendard Itanium. Ses ventes de serveurs Itanium étaient estimées à 4,4 milliards de dollars en 2008 puis 3,5 milliards de dollars en 2009.
Paul Otellini défend son processeur

L’annonce d’Oracle a déclenché une levée de bouclier auprès d’Intel et d’HP. Paul Otellini, le PDG d’Intel est lui-même monté au créneau pour défendre le processeur, expliquant que ce dernier est loin d’être mort. Il a assuré que les deux prochaines générations d’Itanium, noms de code Poulson et Kitson, serait bien commercialisées en temps et en heure. Gravé en 32nm, Poulson et ses huit cœurs doublera les performances de l’Itanium actuel.
De son côté, HP tire à boulets rouges sur Oracle, accusant l’éditeur de pratiquer la désinformation afin de pousser les utilisateurs d’Itanium à se tourner vers les serveurs Sun et leur processeurs SPARC. Il est évident que désormais les intérêts d’Oracle en termes d’architecture ont changé. Si l'on ajoute l’animosité manifeste entre Larry Ellison et Leo Apotheker, le nouveau PDG d’HP, l’ère de la coopétition fait manifestement place à celle de la concurrence la plus féroce.
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Lihe
J'ai une assez mauvaise expérience des itanium : très cher et bien moins performants qu'un équivalent x86 (sous linux)
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watanabe62
Les processeurs Itanium sont dans la très grande majorité des cas utilisés dans des serveurs Unix et Windows (Windows Server 2003 et Windows Server 2008) en modèle réparti et non dans des mainframes.
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