Orange veut reprendre 100 % du capital de Cloudwatt

L’opérateur télécoms est en discussions pour racheter les parts de la Caisse des dépôts et de Thales du cloud souverain qui connaît des débuts difficiles.
Le début de la fin pour les clouds souverains à la française ? Orange est en pourparlers pour reprendre 100% du capital de Cloudwatt, dans lequel il détient déjà 44,4 % des parts au côté de la Caisse des dépôts (33,3 %) et de Thales (22,2 %). Créé en 2012 sous financement public – l’Etat y a injecté 75 millions d’euros -, cet opérateur de cloud a pour vocation de garantir la souveraineté de la France dans le domaine sensible des technologies cloud. Surtout après l’affaire Prism et les révélations d’Edward Snowden.
Mais les débuts de Cloudwatt ont été difficiles comme le rappelle une note récente du cabinet IDG. En faisant le choix de construire sa propre plateforme en OpenStack, une solution open source, Cloudwatt a pris du retard sur Numergy, l’autre cloud souverain. Ce dernier s’est, lui, lancé à partir des technologies existantes de SFR, l’un de ses actionnaires.
Cloudwatt a aussi changé de stratégie en cours de route, visant au départ les particuliers avec une offre de stockage en ligne de type Dropbox, avant de se recentrer sur les entreprises. Enfin, le patron originel, Patrick Stark, a cédé sa place, en avril dernier, à Didier Renard, jusque-là dirigeant de Tasker, une société de services spécialisée dans le cloud.
Vers une fusion avec Numergy ?
Quel rôle va tenir Cloudwatt au sein de la galaxie Orange ? Le cloud souverain utilise déjà l’infrastructure du datacenter nouvelle génération de l’opérateur à Val-de-Reuil. Comment son offre va s’insérer dans le catalogue de services cloud d’Orange Business Services ? Gardera-t-il son indépendance ? Une reprise en main trop forte pourrait détourner les partenaires revendeurs de Cloudwatt vers d’autres acteurs.
Enfin, la prise de contrôle d’Orange ravive l’idée d’une fusion avec Numergy, une hypothèse soutenue par le secrétariat d’Etat au numérique d’Axelle Lemaire. Depuis le début de l’aventure, nombre de commentaires estiment qu’il n’y avait pas de places pour deux clouds souverains et que l’Etat aurait mieux fait de ne miser que sur un seul cheval. Le changement de nature des actionnaires de Numergy - SFR a été repris par Numéricable, Bull par Atos – pourrait faciliter ce rapprochement.
Votre opinion