Oublier les idées reçues sur l'essaimage
Accompagner des salariés vers la création ou la reprise d'entreprise
L'essaimage a mauvaise presse. Proposé dans le cadre d'un plan social, il s'agit de pousser vers la sortie des salariés porteurs d'un projet de création ou de reprise d'entreprise. Des cabinets d'outplacement reçoivent les candidats au départ et leur proposent un package d'aides financières et de conseils. Pour Jean-Baptiste de Charette, Senior Manager au sein du cabinet de conseil Bearingpoint, il est possible d'aller à l'encontre de ces idées reçues en bâtissant une politique d'essaimage à froid, hors plan social d'entreprise (PSE), en montant une structure permanente. “ Si l'essaimage est souvent initié dans une logique de réduction d'effectifs, cela ne concerne qu'un nombre très restreint de personnes. Il faut donc l'envisager pour d'autres raisons. ”Avec l'essaimage, l'entreprise peut donner une image positive d'elle-même en répondant aux aspirations de ses salariés. Développer une culture entrepreneuriale participe de l'employabilité au même titre que la reconversion. “ On est dans une sorte de non-dit. Des salariés sont sans perspectives d'évolution et la société ne sait que leur proposer. ”Coaching, formation, congés spéciaux, prêts personnels, cautions, voire garantie de chiffre d'affaires, les dispositifs d'accompagnement aux porteurs de projet prennent des formes diverses. Particulièrement prisée dans le monde IT, la spin off constitue le degré ultime de l'essaimage. “ Lorsqu'une innovation ne rentre pas dans la stratégie de l'entreprise, cette dernière préfère qu'elle se développe avec d'anciens salariés tout en participant au capital. ” Pour autant, la société doit garder la main, selon Jean-Baptiste de Charette. “ Il faut se laisser la liberté de refuser un accompagnement sans avoir à le justifier. Nous ne sommes pas dans le droit acquis mais dans une logique de business plan. ”
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