Partage des réseaux Bouygues et SFR : tous les détails

Le futur réseau mobile aura 11 500 sites d'antennes, contre 18 500 aujourd'hui, sur les 5 zones qu'ils se partagent. Les économies prévues sont pour 2017-2018.
Les deux opérateurs mobiles historiques ont dévoilé les détails de leur projet de partage de réseau mobile en 2G, 3G et 4G, qui doit être opérationnel fin 2017. « Nous aurons moins de sites qui seront plus performants » a commenté Jean-Yves Charlier le PDG de SFR.
La future infrastructure partagée du réseau mobile incluera 11 500 sites, au lieu de 18 500 actuellement (pour chacun des deux opérateurs, séparément). Les 5 grandes zones géographiques concernées sont les moins denses en population sur l'Ouest et le Sud-Est pour pour Bouygues Telecom, le Nord, l'Est et le Sud-Ouest pour SFR.
« Nous allons d'abord commencer par dépenser avant d'économiser, en investissant dans le démontage des antennes puis la reconstruction de sites partagés » a indiqué Olivier Roussat, le PDG de Bouygues Telecom.
Quelques centaines de sites nouveaux seront créés

Chaque opérateur exploitera ce réseau partagé pour le compte de l'autre sur la zone où il est chef de file et exploitant unique pour son allié et lui-même. L'accord prévoit aussi qu'un opérateur pourra financer seul, à 100 %, des compléments de couverture mobile spécifique sur un territoire où il n'a pas été désigné comme exploitant du réseau.
La société commune créée pour l'occasion se contentera de gérer le patrimoine (bailleur, durée du bail,...) des 11 500 sites radio mis en en commun.
« Nous remettons ensemble 7 000 sites à la disposition des opérateurs ou des exploitants de points hauts avec reprise des baux en cours voire des équipements installés, pour ceux qui seront intéressés » a commenté Olivier Roussat, directeur général de Bouygues Telecom. Une sorte d'appel du pied à Free Mobile...
Les 11 500 futurs points hauts du réseau mutualisé seront, pour l'essentiel, des sites existants. Quelques centaines de points d'accès nouveaux devront aussi être créés. Sur tous ces sites, les opérateurs partageront les équipements passifs (locaux, antennes...) et actifs (contrôleurs des antennes) qui seront reliés à leur coeur de réseau en propre.
Pas de partage de fréquences, sauf en zones prioritaires pour 4G, éventuellement

En revanche, les fréquences ne sont pas partagées, l'Autorité de la concurrence ayant émis des réserves à ce sujet dans un avis. Cette possibilité pourrait être envisagée pour le futur réseau 4G mutualisé des 2 partenaires. Sur les zones de déploiement prioritaire (territoires très peu denses), les licences 4G prévoient ce partage pour les fréquences 800 MHz.
Chaque opérateur conservera la maîtrise technique et commerciale (tarifs) de son offre mobile sur les zones géographiques où les deux alliés feront antennes communes.
Ce projet, qui sera achevé fin 2017, concerne 57 % de la population métropolitaine à l'exception des 32 agglomérations de plus de 200 000 habitants (dont la région parisienne) où chaque opérateur conserve son réseau.
Les économies attendues en année pleine, ne se feront sentir qu'à partir de 2017 et surtout 2018 sur les comptes d'exploitation des deux deux opérateurs. On évoque 200 millions d'euros d'économies annuelles pour SFR et 100 millions d'euros pour Bouygues Telecom.
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