Pas de projet pour les noms de domaine français accentués

A l'heure où s'ouvre la réunion de l'Icann à Paris, nous avons posé à un responsable de l'Afnic quelques questions sur l'avenir des extensions.
Loïc Damilaville est adjoint au directeur général de l'Afnic. L'Association française pour le nommage Internet en coopération est chargée, entre autres, de l'attribution des noms de domaine en .fr. Cette association à but non lucratif,
qui emploie quarante personnes, est en contact permanent avec les bureaux d'enregistrement (' registrars '), qui commercialisent les noms de domaine.01net. : Pouvez-vous nous expliquer concrètement à quoi sert l'Icann ?
Loïc Damilaville : L'Icann est chargée de coordonner toute la gestion technique d'Internet. Par délégation et sous la supervision du département du Commerce des Etats-Unis, elle doit assurer la gestion technique de la ' racine ' du système de noms de domaine (DNS, Domain Name System) et superviser la fonction dite Iana (Internet Assigned Numbers Authority). Schématiquement, cette fonction permet, pour chaque requête tapée dans un navigateur (www.01net.fr, par exemple), d'orienter l'utilisateur vers les serveurs du registre qui gère cette extension (l'Afnic pour les .fr).Ensuite, ce dernier prend le relais pour poursuivre la résolution DNS, c'est-à-dire établir la correspondance entre le nom de domaine et l'adresse IP correspondante.Pour faire très simple, il s'agit d'un tableau à double entrée avec d'un côté les extensions (270 à l'heure actuelle) et de l'autre l'adresse des serveurs de chaque registre. C'est donc l'Icann qui doit valider et assurer la création de nouvelles extensions [telles que les .pro, NDLR].On parle de noms de domaine internationaux : de quoi s'agit-il ?
Les Internationalized Domain Names (IDN) sont des noms de domaine en caractères non latins, qui utilisent les alphabets chinois, russe, arabe ou des graphies propres à certains pays, comme l'accent circonflexe en France. Une quarantaine d'extensions géographiques utilisent déjà des caractères non latins. Notamment en Allemagne. Le registre allemand autorise en effet l'utilisation d'adresses avec un tréma (umlaut).Et à l'Afnic, y avez-vous réfléchi ?
Techniquement, nous sommes prêts, mais ce n'est pas notre priorité. Les demandes sur ce sujet sont encore assez peu fréquentes aujourd'hui.Quel rapport entre l'Icann et les noms de domaine en alphabet non latin, puisque après tout chaque registre fait ce qu'il veut à l'intérieur de son extension ?
En effet. La question qui se pose, surtout à l'Icann, est la mise en place de noms de domaine avec des caractères non latins, ce qui n'existe pas encore, sauf en Chine sur l'Internet ' spécifique ' chinois. Les pays asiatiques et arabes ainsi que la Russie y sont très favorables.On entend aussi parler de nouvelles extensions avec des mots entiers, comme le .paris. Où en est-on dans ce processus ?
L'Icann est en train de réfléchir à un appel d'offres pour de nouvelles extensions génériques. Dans le jargon spécialisé, on appelle ça des GTLD, pour generic Top Level Domain, par opposition aux CCTLD (country code Top Level Domain), qui sont les extensions géographiques comme le .fr. Actuellement, l'Icann met au point les contours de cet appel d'offres.La définition des conditions requises pour y participer sera finalisée vers la fin de 2008 ou le début de 2009. Une phase d'appel devrait avoir lieu l'an prochain, avec une validation des premiers dossiers à l'automne. Mais il ne faut pas s'attendre au lancement des premiers sites avec ces nouvelles extensions avant le premier trimestre 2010.Quel sera le profil des candidats et combien y aura-t-il de nouvelles extensions ?
Nul ne sait combien il y en aura. Les rumeurs parlent de dizaines, de centaines voire de milliers, ce qui peut bouleverser l'équilibre actuel. Concernant le profil des candidats, il peut s'agir de n'importe quelle société commerciale, de n'importe quelle organisation [l'Icann serait même prête à permettre à tout un chacun de gérer l'extension de son choix, multipliant ainsi les possibilités à l'infini]. On peut aussi imaginer que des bureaux d'enregistrement (registrars) se portent candidats afin de monter d'un cran dans la chaîne de valeur de l'Internet.
Loïc Damilaville : L'Icann est chargée de coordonner toute la gestion technique d'Internet. Par délégation et sous la supervision du département du Commerce des Etats-Unis, elle doit assurer la gestion technique de la ' racine ' du système de noms de domaine (DNS, Domain Name System) et superviser la fonction dite Iana (Internet Assigned Numbers Authority). Schématiquement, cette fonction permet, pour chaque requête tapée dans un navigateur (www.01net.fr, par exemple), d'orienter l'utilisateur vers les serveurs du registre qui gère cette extension (l'Afnic pour les .fr).Ensuite, ce dernier prend le relais pour poursuivre la résolution DNS, c'est-à-dire établir la correspondance entre le nom de domaine et l'adresse IP correspondante.Pour faire très simple, il s'agit d'un tableau à double entrée avec d'un côté les extensions (270 à l'heure actuelle) et de l'autre l'adresse des serveurs de chaque registre. C'est donc l'Icann qui doit valider et assurer la création de nouvelles extensions [telles que les .pro, NDLR].On parle de noms de domaine internationaux : de quoi s'agit-il ?
Les Internationalized Domain Names (IDN) sont des noms de domaine en caractères non latins, qui utilisent les alphabets chinois, russe, arabe ou des graphies propres à certains pays, comme l'accent circonflexe en France. Une quarantaine d'extensions géographiques utilisent déjà des caractères non latins. Notamment en Allemagne. Le registre allemand autorise en effet l'utilisation d'adresses avec un tréma (umlaut).Et à l'Afnic, y avez-vous réfléchi ?
Techniquement, nous sommes prêts, mais ce n'est pas notre priorité. Les demandes sur ce sujet sont encore assez peu fréquentes aujourd'hui.Quel rapport entre l'Icann et les noms de domaine en alphabet non latin, puisque après tout chaque registre fait ce qu'il veut à l'intérieur de son extension ?
En effet. La question qui se pose, surtout à l'Icann, est la mise en place de noms de domaine avec des caractères non latins, ce qui n'existe pas encore, sauf en Chine sur l'Internet ' spécifique ' chinois. Les pays asiatiques et arabes ainsi que la Russie y sont très favorables.On entend aussi parler de nouvelles extensions avec des mots entiers, comme le .paris. Où en est-on dans ce processus ?
L'Icann est en train de réfléchir à un appel d'offres pour de nouvelles extensions génériques. Dans le jargon spécialisé, on appelle ça des GTLD, pour generic Top Level Domain, par opposition aux CCTLD (country code Top Level Domain), qui sont les extensions géographiques comme le .fr. Actuellement, l'Icann met au point les contours de cet appel d'offres.La définition des conditions requises pour y participer sera finalisée vers la fin de 2008 ou le début de 2009. Une phase d'appel devrait avoir lieu l'an prochain, avec une validation des premiers dossiers à l'automne. Mais il ne faut pas s'attendre au lancement des premiers sites avec ces nouvelles extensions avant le premier trimestre 2010.Quel sera le profil des candidats et combien y aura-t-il de nouvelles extensions ?
Nul ne sait combien il y en aura. Les rumeurs parlent de dizaines, de centaines voire de milliers, ce qui peut bouleverser l'équilibre actuel. Concernant le profil des candidats, il peut s'agir de n'importe quelle société commerciale, de n'importe quelle organisation [l'Icann serait même prête à permettre à tout un chacun de gérer l'extension de son choix, multipliant ainsi les possibilités à l'infini]. On peut aussi imaginer que des bureaux d'enregistrement (registrars) se portent candidats afin de monter d'un cran dans la chaîne de valeur de l'Internet.