Nombre de DSI sont pris entre des budgets informatiques contraints et la volonté des entreprises de réduire leur empreinte carbone. Eteindre automatiquement les postes de travail quand ceux-ci ne sont pas utilisés répond à ces deux objectifs. Contrairement aux idées reçues, les PC consomment deux fois plus d'énergie que les datacenters. Ces machines représentent en effet 40 % de la facture électrique du système d'information, contre 23 % pour un centre informatique, selon Gartner.En réduisant les kilowattheures électriques consommés la nuit et le week-end, les DSI font d'une pierre deux coups : “ de 10 à 60 euros d'économies par ordinateur et par an et une réduction de 10 à 60 kilos d'équivalent CO2 annuelle ”, résume Margreet Fortuné, fondatrice de Markexpanciel, spécialiste de l'audit et de l'optimisation de la consommation électrique des parcs informatiques. Ces chiffres peuvent paraître faibles. Mais à l'échelle d'une entreprise comme TF1, qui a réduit la consommation électrique de ses 4 000 postes de travail de plus de 60 %, les économies atteignent ainsi plus de 50 000 euros et l'émission de centaines de tonnes de CO2 est évitée chaque année. Un potentiel d'optimisation conséquent, car les utilisateurs ont du mal à adopter des gestes écologiques au bureau.
Une mise en œuvre délicate
Selon l'éditeur 1E, 60 % d'entre eux n'éteignent pas leur poste de travail le soir. Et 26 % des ordinateurs resteraient allumés même le week-end, selon l'éditeur Avob. “ Compte tenu des sauvegardes, des mises à jour nocturnes et des applications qui restent ouvertes, l'extinction automatique n'est pas toujours aussi simple qu'il y paraît ”, rappelle Tristan Labaume, fondateur de Greenvision, qui est intervenu pour TF1. “ La seule technique efficace pour identifier les différents profils d'utilisateur et les contraintes techniques consiste à analyser ce qui se passe concrètement lors d'un audit initial ”, estime Margreet Fortuné.De nombreux éditeurs ? 1E, Avob, JouleX, PCI, Verdiem, etc. ? se positionnent sur ce créneau. Leurs logiciels estiment la consommation totale du parc ainsi que les émissions de dioxyde de carbone associées et identifient les scénarios de mise en veille adaptés.Un retour sur investissement de quatre à douze mois
Il suffit ensuite d'appliquer ces règles à l'ensemble des postes de travail de l'entreprise et d'en suivre les progrès. Le coût des logiciels varie de 1 à 19 euros par équipement, selon la quantité de licences achetées, le modèle de déploiement et le type de licence. En général, le retour sur investissement se situe entre quatre et douze mois.Pour estimer les économies potentielles, “ mieux vaut réaliser un audit énergétique indépendant de tout éditeur avant de choisir une solution ”, conseille Erwan Bouvier, directeur technique de Blueight, un spécialiste de l'audit et de l'optimisation de la consommation électrique des parcs informatiques. Mais le recours à un logiciel n'est pas toujours nécessaire. Sur de petites structures, la sensibilisation des utilisateurs est parfois suffisante. D'autant qu'“ on peut aussi s'appuyer sur l'outil de gestion de parc déjà présent ”, précise Erwan Bouvier.
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