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Confrontée à la complexité croissante de ses flux logistiques et à une forte augmentation de son activité, l'entreprise agroalimentaire optimise sa gestion de transport avec un logiciel collaboratif en mode Saas.
Fusions-acquisitions, pressions des distributeurs, réglementations… Face à ces évolutions, les chargeurs doivent s'équiper de solutions adaptées. Cette conviction est particulièrement forte chez Pepsico France, dont la logistique ne dispose alors que d'Excel et d'un portail d'affrètement pour gérer ses transports. Mais les limites du tableur deviennent criantes courant 2008, peu après la constitution d'un joint-venture avec Unilever lui attribuant la distribution des boissons Lipton Ice Tea. Cette nouvelle gamme de produits représente d'emblée près d'un cinquième de son activité et met sous tension sa logistique.
D'abord rationaliser le réseau logistique
Dans un premier temps, Pepsico France fait appel à Deloitte Conseil afin de l'assister dans la refonte d'une partie de son réseau de transport à destination des cafés-hôtels-restaurants (CHR). Il s'agit également de rationaliser le réseau logistique des bouteilles de Lipton Ice Tea vers la grande distribution. “ Depuis 2009, l'ensemble des envois de produits Pepsico vers les CHR sont consolidés à partir de deux entrepôts et livrés en petits volumes groupés, tandis que les flux amonts de boissons sont réorganisés par région ”, précise Nicolas Bouniol, directeur Supply Chain Strategy du cabinet de consultants.Cette amélioration porte ses fruits, mais elle engendre aussi une plus grande complexité dans l'activité logistique, qui doit déjà supporter une activité en croissance. La nécessité d'un système de gestion de transport apparaît alors cruciale pour rationaliser l'activité logistique de Pepsico France. Avant d'organiser un appel d'offres, l'entreprise décide d'évaluer l'ensemble de ses besoins en matière de gestion de transport. Car la liste et la hiérarchie de ces besoins ont été bouleversées par l'évolution de l'ensemble de son écosystème logistique. “ Certains distributeurs remettent en cause notre modèle logistique, illustre Jean Raphaël Hetier, directeur logistique et développement durable de Pepsico France. Ainsi, Carrefour souhaiterait passer de livraisons en flux stockés à des livraisons en cross-docking. ” Certes, le fournisseur, qui fonctionne en palettes complètes, n'a pas encore entériné ce type de préparation de commandes suggéré par Carrefour. Si ce principe permet de se passer des phases de stockage des produits et limite donc les frais d'entreposage, il reviendrait plus cher au chargeur et aurait un impact plus important sur l'environnement.Mais la grande distribution exerçant une pression croissante pour opérer ce transfert de charge vers les fournisseurs, Pepsico France doit envisager une optimisation mutualisée du remplissage de ses camions et, surtout, un outil informatique permettant de mettre éventuellement en œuvre ce processus. Ainsi, le chargeur pourra simuler l'impact opérationnel, financier et environnemental de l'adoption du cross-docking, puis émettre une proposition à ses clients.Sensibilisée au développement durable, l'entreprise compte également sur une solution logicielle pour faciliter son adaptation aux changements réglementaires et à l'émergence du transport multimodal. Enfin, elle souhaite à terme pouvoir exploiter les GPS et les terminaux de saisie qui font leur apparition dans les camions.Pour s'adapter à ces mutations, Pepsico France estime qu'il aura à revoir régulièrement ses réseaux de transport, à repenser ses processus de remplissage de camion et à disposer d'outils de contrôle et de reporting de la performance logistique. Une fois ces priorités définies, Jean Raphaël Hetier se tourne de nouveau vers Deloitte Conseil pour structurer un appel d'offres et garantir la bonne organisation du projet. “ L'éditeur cible devait présenter une équipe importante en France, des références dans l'industrie agroalimentaire, une large couverture fonctionnelle et une longue expérience du Software as a Service (Saas) ”, se souvient Naka Raveloson, manager chez Deloitte.
Une solution évolutive et personnalisable
Sur huit éditeurs consultés, quatre sont retenus en première sélection, puis deux se détachent très vite : Acteos et Generix. Finalement, c'est la solution TMS On Demand du second qui fait la différence sur plusieurs plans.D'abord, le ressenti utilisateur sur sa gestion de workflows et son ergonomie s'avèrent d'autant plus déterminants que Pepsico France utilise déjà Infolog TMS (la version licence de TMS On Demand), installé chez son prestataire ID Logistics. Ensuite, l'antériorité de Generix dans le mode Saas rassure le commanditaire, qui estime que la solution hébergée propose un investissement initial moindre et ne nécessitera pas d'embauche d'informaticiens. Autre avantage, le chargeur considère que le portail d'échange d'informations de TMS On Demand favorisera la mise en œuvre de sa vision mutualisée de la logistique. A noter aussi l'étendue du périmètre fonctionnel de la solution de Generix, notamment avec des fonctionnalités de simulation de réseaux logistiques. Enfin, Pepsico France apprécie l'évolutivité et la personnalisation de la solution orientée objets, ainsi que la rapidité de mise en œuvre permise par la plate-forme d'intégration Tradexpress.Ces derniers aspects s'avèrent déterminants dans l'interfaçage, aussi bien avec des solutions existantes, comme l'outil interne de gestion d'entrepôt, qu'avec des solutions à venir, un déploiement européen de SAP chez Pepisco pouvant concerner la France à partir de 2012. Sélectionnée en mars 2010, la solution de gestion de transport de Generix a commencé à être déployée en juin dernier, la mise en production devant intervenir à la fin de l'année. Mais Jean Raphaël Hetier estime déjà que le projet pourrait faire progresser de trois points la productivité de l'activité logistique. “ A court terme, le système de préfacturation mis en place avec TMS On Demand sera à l'origine de deux tiers des économies réalisées grâce au projet. Un autre tiers sera à trouver dans la meilleure affectation des transporteurs selon une optimisation tarifaire par région et par ligne de transport ”, assure-t-il.A plus long terme, Pepsico France envisage un retour sur investissement important grâce à la collaboration accrue entre transporteurs et donneurs d'ordre. D'autres types de collaborations sont également envisagés avec des partenaires industriels, par exemple avec l'embouteilleur Refresco, pour la mutualisation des livraisons.
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