Perte de contrôle

Émoi dans Les entreprises et dans les chaumières : cette semaine, un article du journal Le Monde fait état de l'interdiction des téléphones BlackBerry dans les ministères. Un récent bannissement formulé par le secrétariat
général de la Défense nationale, et motivé par le transit des données sur des serveurs situés hors du sol national. Serpent de mer s'il en est. Remettre en cause le vol des données sur BlackBerry revient à remettre en cause le chiffrement AES
utilisé de bout en bout pour les communications de ce terminal, qui plus est, avec une clé unique par teminal. Comme le rappelle Christophe Alviset, du ministère de l'Économie ?" Bercy utilise 230 terminaux de RIM ?", un appel
d'offres ne peut exclure aucun fournisseur. Au-delà de cette anecdote, mêlant intelligence économique et intérêts divers, l'actualité médiatique fait aujourd'hui la part belle à une crise de paranoïa liée à la captation des
données personnelles par des tiers. Google, RFID, géolocalisation, biométrie... les nouveaux BigBrother sont partout et l'angoisse monte. Un BigBrother, qui plus est, invisible. Et pour cause, tous les business models, à commencer par
celui de Google, sont liés à l'obtention de données personnelles, condition sine qua non pour délivrer le service à l'utilisateur. Si elles sont captées, les données personnelles sont surtout offertes par les utilisateurs en
contrepartie de la gratuité d'usage. Que les serveurs corrèlent ensuite les informations collectées de-ci, de-là, de la même façon, relève du service offert. Inquiétant ? Peut-être,mais surtout intrinsèque aux nouvelles technologies,
tant sur un plan technique ?" IP est traçable, comme le cellulaire ?", qu'économique, la gratuité est à ce prix. Sans parler d'espionnage, vos données sont captées, souvent parce que vous les donnez.Les responsables
informatiques ont un rôle d'éducation à jouer,pour que chacun,en entreprise ou chez soi, reprenne le contrôle.(*) Rédacteur en chef
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