PGI pour PME : la première cliente d'Oracle jette l'éponge
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En 2003, Neilpryde s'enthousiasmait pour e-Business Suite Special Edition. Trois ans plus tard, un constat d'échec pousse la première référence d'Oracle en PME à changer d'outil.
' Trop bien présenter la mariée a nui au mariage, note Radu Ispas, directeur de l'activité Oracle d'Alpha Technologies. Même pour les solutions préparamétrées, il ne faut pas sous-estimer la
complexité du projet informatique. ' C'est l'une des raisons avancées par l'intégrateur pour expliquer les déboires vécus par son client Neilpryde. Ce dernier, distributeur de produits de sport et de glisse, a fait parler de
lui en 2003 en devenant la première référence française d'e-Business Suite Special Edition. Ce package a été concocté par Oracle pour équiper les PME de son progiciel de gestion intégré (PGI). Trois ans plus tard, la déception de Neilpryde est à la
hauteur des espérances entrevues au départ. La PME a renoncé à exploiter le potentiel d'une solution qui peine à s'acquitter des traitements les plus élémentaires. L'éditeur s'est pourtant investi, au-delà même des engagements contractuels, afin
d'aider l'intégrateur à résoudre les multiples problèmes rencontrés, et faire de ce projet une réussite. En vain. Les bonnes volontés de part et d'autre n'ont pas suffi. Les raisons de cet échec sont à chercher dans la conception du package.
450 000 euros dépensés pour rien
' L'offre n'était pas prête du point de vue produit et méthodes ', juge Jacques Freydrich, PDG de Neilpryde Europe. Le préparamétrage du PGI devait garantir un déploiement en quelques
semaines. Or, les besoins des PME sont trop disparates pour être ainsi anticipés. ' Le paramétrage final est beaucoup plus élaboré que celui prévu initialement ', souligne Radu Ispas. Chez Neilpryde, la
gestion des articles doit prendre en compte des critères comme la couleur ou la taille. L'éditeur concède que la localisation du paramétrage en France laissait effectivement à désirer. Autre problème : aucune formation n'était prévue (seulement
de l'auto-formation en ligne). ' Et encore, tous les modules n'étaient pas disponibles ', témoigne Jacques Freydrich. De son côté, la PME, avec sa trentaine d'employés, n'était pas en mesure de dégager
les ressources nécessaires pour suivre au plus près le projet.Depuis un an et demi, Oracle a rectifié le tir. Son offre destinée aux PME s'articule désormais autour de la gamme JD Edwards héritée du rachat de Peoplesoft. La Special Edition n'est plus réservée qu'aux seules PME du secteur
tertiaire. Trop tard pour Neilpryde, qui aura longuement bataillé et dépensé 450 000 euros en équipement et fonctionnement.o.roberget@01informatique.presse.fr