Pierre-Antoine Angelini
En partie autodidacte, ce quinquagénaire est responsable du pôle Infrastructures du centre de ressources informatiques de l'université de Rennes 1. Pour gérer ce pôle, il joue l'intermédiaire entre de multiples interlocuteurs.
Comment êtes-vous devenu responsable du pôle Infrastructures du CRI de l'université de Rennes 1 ?
Après un DUT en mesures physiques en 1975, j'ai occupé plusieurs postes chez un fabricant d'appareils d'analyse hématologique. Puis, j'ai mis à profit mon goût pour l'informatique en obtenant en 1983 un contrat de technicien à l'université. J'y dépannais des terminaux Questar connectés à un serveur Bull. Me formant au fur et à mesure, j'ai évolué pour intégrer le pôle Infrastructures [systèmes, réseau et VoIP, Ndlr] du CRI en 2004.Gérer un réseau reliant plusieurs sites à Rennes et d'autres en Bretagne présente des particularités. Quelles sont-elles ?
Par exemple, le raccordement au réseau d'un bâtiment universitaire réunit les représentants de la ville, du CHU, du service immobilier de l'université, du rectorat et de sociétés de services. Chacun exprime ses besoins, à nous de les marier. Quant à l'architecture réseau, les campus rennais sont reliés par des liaisons 1 Gbit/s sur le réseau FOR de Rennes. Nous louons 40 Mbit/s de bande passante au réseau régional Megalis pour relier les sites distants. Nous suivons l'évolution de ce réseau et travaillons avec notre hiérarchie et nos partenaires pour obtenir des services tels que la QoS. Nous surveillons aussi physiquement le réseau, qui doit être de bonne qualité. Contrairement à ce qui se passe dans certaines entreprises, nous ne pouvons nous offrir des liaisons de secours.Quelle est la différence entre votre poste à l'université et un poste équivalent dans une entreprise au réseau similaire ?
Dans une entreprise, l'intranet est ouvert aux seuls salariés. Ici, je dois faire en sorte qu'il s'ouvre aux personnes extérieures... Il faut gérer l'obsolescence de ces comptes. Si le budget du CRI est important, nous ne jouons pas dans la même cour : j'ai les mêmes impératifs de service, pas les mêmes moyens humains. Les fournisseurs nous voient souvent comme des gens exigeants avec peu de moyens. Ils comprennent mal que l'on préfère un logiciel ouvert à cause du coût de la licence. Linux et les logiciels libres gagnent du terrain. Pour ces raisons, nous entretenons des rapports étroits avec de jeunes entreprises, comme lors d'un projet de RPV SSL. Les produits sont adaptés, il est facile de rencontrer le chef projet et le développeur...Autre projet, la mutualisation du stockage entre plusieurs laboratoires. Comment susciter l'adhésion des utilisateurs potentiels ?
Le projet est exposé en réunion et l'adhésion est proportionnelle à l'effort de communication consenti. C'est une chose d'expliquer à un chimiste la différence entre une machine de bureau avec deux disques de 500 Go et un espace de 1 To situé sur un NAS en environnement secouru et sauvegardé ; le convaincre de s'engager sur quatre ans en est une autre. Nous leur annonçons 30 % d'économies environ. D'autant que l'administration sera faite chez nous, leur dégageant du temps. Une vingtaine de laboratoires sont candidats à ce NAS commun de 12 To, mais nous pensons créer des émules une fois le service en place. Nous pourrons aller jusqu'à 25 To.Quels sont vos projets ?
Visant le titre d'ingénieur diplômé d'État, je prépare un mémoire portant sur un plan de continuité informatique, qui devrait permettre d'offrir des services pérennes et encore plus performants. Je me suis livré à un audit du pôle. Les constats nous amènent à des changements techniques, comme l'installation de boîtiers de répartition de charge en c?"ur de réseau. Mais j'envisage aussi des évolutions organisationnelles, qui s'appuieront sur la méthode Itil.
Après un DUT en mesures physiques en 1975, j'ai occupé plusieurs postes chez un fabricant d'appareils d'analyse hématologique. Puis, j'ai mis à profit mon goût pour l'informatique en obtenant en 1983 un contrat de technicien à l'université. J'y dépannais des terminaux Questar connectés à un serveur Bull. Me formant au fur et à mesure, j'ai évolué pour intégrer le pôle Infrastructures [systèmes, réseau et VoIP, Ndlr] du CRI en 2004.Gérer un réseau reliant plusieurs sites à Rennes et d'autres en Bretagne présente des particularités. Quelles sont-elles ?
Par exemple, le raccordement au réseau d'un bâtiment universitaire réunit les représentants de la ville, du CHU, du service immobilier de l'université, du rectorat et de sociétés de services. Chacun exprime ses besoins, à nous de les marier. Quant à l'architecture réseau, les campus rennais sont reliés par des liaisons 1 Gbit/s sur le réseau FOR de Rennes. Nous louons 40 Mbit/s de bande passante au réseau régional Megalis pour relier les sites distants. Nous suivons l'évolution de ce réseau et travaillons avec notre hiérarchie et nos partenaires pour obtenir des services tels que la QoS. Nous surveillons aussi physiquement le réseau, qui doit être de bonne qualité. Contrairement à ce qui se passe dans certaines entreprises, nous ne pouvons nous offrir des liaisons de secours.Quelle est la différence entre votre poste à l'université et un poste équivalent dans une entreprise au réseau similaire ?
Dans une entreprise, l'intranet est ouvert aux seuls salariés. Ici, je dois faire en sorte qu'il s'ouvre aux personnes extérieures... Il faut gérer l'obsolescence de ces comptes. Si le budget du CRI est important, nous ne jouons pas dans la même cour : j'ai les mêmes impératifs de service, pas les mêmes moyens humains. Les fournisseurs nous voient souvent comme des gens exigeants avec peu de moyens. Ils comprennent mal que l'on préfère un logiciel ouvert à cause du coût de la licence. Linux et les logiciels libres gagnent du terrain. Pour ces raisons, nous entretenons des rapports étroits avec de jeunes entreprises, comme lors d'un projet de RPV SSL. Les produits sont adaptés, il est facile de rencontrer le chef projet et le développeur...Autre projet, la mutualisation du stockage entre plusieurs laboratoires. Comment susciter l'adhésion des utilisateurs potentiels ?
Le projet est exposé en réunion et l'adhésion est proportionnelle à l'effort de communication consenti. C'est une chose d'expliquer à un chimiste la différence entre une machine de bureau avec deux disques de 500 Go et un espace de 1 To situé sur un NAS en environnement secouru et sauvegardé ; le convaincre de s'engager sur quatre ans en est une autre. Nous leur annonçons 30 % d'économies environ. D'autant que l'administration sera faite chez nous, leur dégageant du temps. Une vingtaine de laboratoires sont candidats à ce NAS commun de 12 To, mais nous pensons créer des émules une fois le service en place. Nous pourrons aller jusqu'à 25 To.Quels sont vos projets ?
Visant le titre d'ingénieur diplômé d'État, je prépare un mémoire portant sur un plan de continuité informatique, qui devrait permettre d'offrir des services pérennes et encore plus performants. Je me suis livré à un audit du pôle. Les constats nous amènent à des changements techniques, comme l'installation de boîtiers de répartition de charge en c?"ur de réseau. Mais j'envisage aussi des évolutions organisationnelles, qui s'appuieront sur la méthode Itil.