Pierre Chevalier (groupe Opievoy) : “ le décisionnel bouscule les méthodes de travail ”
Depuis quatre ans, Pierre Chevalier dirige l'informatique du groupe Opievoy, deuxième organisme du logement social en France. Sa mission : faire du système d'information le support de la stratégie de croissance et d'ouverture de son entreprise.Le groupe Opievoy gère 50 000 logements sociaux et 180 000 locataires. Quel rôle l'informatique joue-t-elle dans l'activité de votre entreprise ?Pierre Chevalier : En 2009, le projet d'entreprise a été redéfini. L'accent a été mis sur le développement du patrimoine (constructions et rénovations) du groupe, sur les services délivrés aux partenaires, aux collaborateurs et aux clients, ainsi que sur une nouvelle façon de travailler. Dans ce chantier, l'informatique constitue évidemment un pilier essentiel.Comment cette nouvelle dynamique se concrétise-t-elle au niveau du système d'information (SI) ?PC : Nous avons entièrement revu notre site internet afin de l'adapter à l'évolution de l'entreprise et de développer nos services à l'extérieur. Une plate-forme permet à nos clients ? locataires et partenaires ? d'accéder à des services tels que le paiement des loyers en ligne, la consultation de formulaires administratifs, d'informations sur le patrimoine… Pour accroître la qualité de services en interne et accompagner la mise en place d'une nouvelle façon de travailler, nous avons développé un portail à destination des collaborateurs. Ils ont accès à des services RH (demande de congés, gestion administrative), mais également à des flux documentaires dématérialisés et à des espaces collaboratifs. Cela s'inscrit dans la dynamique d'amélioration de la connaissance et du partage de l'information pour l'ensemble des salariés, deux maillons essentiels à la performance de l'entreprise.Investissez-vous dans les outils décisionnels ?PC : Aider les collaborateurs à atteindre leurs objectifs grâce aux outils décisionnels est l'une de mes missions. C'est pourquoi nous faisons évoluer notre info-centre afin de développer de nouvelles fonctionnalités. Cette couche logicielle offrira aux salariés la possibilité d'analyser les données et d'accéder à des indicateurs pour mieux piloter leur activité. Ils pourront, par exemple, identifier les bâtiments les plus consommateurs d'énergie, croiser des informations sur l'évolution des charges et les dépenses énergétiques, contrôler les impayés…Ce chantier du décisionnel est-il difficile à mener ?PC : Le groupe Opievoy n'avait pas suffisamment cette culture de la gestion des données. Cette préoccupation me vient de mes expériences antérieures dans le secteur industriel qui, depuis longtemps, la considère comme le patrimoine de l'entreprise. C'est le message que je diffuse ici : au même titre que nos résidences, l'information est votre patrimoine. Mais cette démarche ne va pas sans bousculer les méthodes de travail car cela impose de disposer de données fiables. Il faut donc sans cesse vérifier et valider. C'est une véritable conduite du changement à mener dans toute l'entreprise, d'autant plus que les données sont généralement de la responsabilité de plusieurs services. La dématérialisation de documents avec des workflows associés nous aide dans cette démarche, car elle impose une rigueur dans la gestion de données et facilite le partage. De plus, elle s'inscrit complètement dans notre engagement sur le développement durable.Disposez-vous des investissements suffisants pour faire évoluer votre SI ?PC : Consciente que la nouvelle stratégie de l'entreprise impose le développement du SI, la direction générale a renforcé les moyens, un investissement nécessaire compte tenu des enjeux forts. Une évolution remarquable vu le contexte actuel !
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