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Avant, le pouvoir consistait à détenir l'information. Aujourd'hui, il repose sur le partage. “ Avec la quantité de données qui circulent en entreprise, la qualité du manager se mesurera en fonction de sa capacité à animer des réseaux. Il se doit d'être le leader d'une communauté ”, confie Florence Dietsch. Dans le cadre d'un projet mené pour l'école de commerce Essec, la consultante de Neoxia (cabinet en gouvernance informatique) a ainsi étudié l'utilisation des iPad par des cadres en formation.Premier atout : avec une tablette connectée, le manager est non seulement à même de vérifier une information en temps réel, mais aussi de la collecter et de la partager immédiatement. Plus besoin de prendre des notes pendant une réunion pour les compiler a posteriori dans un document destiné aux salariés (courriels, tableaux, présentations). Saisir des informations directement, via une tablette connectée, dans un document en ligne synchronisé (Google Drive, par exemple, ou un équivalent métier) pour les transmettre instantanément à des collaborateurs, même distants, est un procédé pleinement efficient.
Des présentations sur écran plus conviviales
Autre avantage : l'iPad facilite les présentations sur écran en réunion. “ L'attention qui leur est portée est de plus en plus courte. Les collaborateurs les plus jeunes, habitués à zapper assez rapidement, sont de moins en moins concentrés ”, indique Florence Dietsch. Il est plus facile d'intéresser un auditoire (s'il est restreint) en se servant d'une tablette, car le manager est alors face à son ou ses interlocuteurs. L'écran étant petit, il est physiquement proche d'eux. Et il est beaucoup plus aisé de garder l'attention de quelqu'un “ les yeux dans les yeux ”, qu'en commentant une présentation sur un grand écran… Avec un vidéoprojecteur, par contre, tous les regards sont braqués sur le support mural. Il est donc plus difficile pour le manager de savoir si tout le monde suit sa démonstration. Enfin, explique Florence Dietsch, en confiant une tablette à un collaborateur, son responsable lui donne une preuve de confiance. Un sentiment qui peut être amplifié si une utilisation mixte (professionnelle et personnelle) est autorisée par l'entreprise. “ Aujourd'hui, il n'y a plus véritablement de barrières entre les usages privés et professionnels sur ces terminaux. Ils permettent aussi d'avoir un temps de travail éclaté et des collaborateurs sont joignables tout le temps ”, note-t-elle.
Des collaborateurs valorisés… et enviés
Dans ce cas, le manager doit veiller à respecter le cadre juridique et ne pas abuser de cet “ hyperconnexion ”. Hubert Certes, directeur de la DSEM (Direction du support et de la maintenance) du groupe La Poste, qui utilise des tablettes dans le cadre de la formation et de l'amélioration des capacités managériales, met en garde : “ Pour les managers, il y a un côté valorisant : la société investit sur eux et les aide à être plus performants. Mais ceux qui ne se voient pas confier une tablette peuvent se montrer envieux, et dénigrer l'investissement dans un tel outil, le qualifiant alors de gadget. ” Car si l'outil est nouveau, les comportements n'évoluent guère. “ La jalousie a toujours existé dans les entreprises. Il suffit de prendre l'exemple des véhicules de fonction ”, conclut Florence Dietsch.
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