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Alors que le nouveau système d'exploitation de Microsoft est enfin disponible pour les entreprises, faut-il envisager de basculer tous les parcs de micro-ordinateurs ? Cinq éditions de Windows Vista sont sur le marché. Son éditeur, très ambitieux, n'a rien laissé au hasard.
Alors que Windows XP équipe 85 % des PC, Microsoft lance son successeur, Windows Vista. Nul doute que, tout comme son prédécesseur, Vista sera un succès commercial pour son éditeur puisqu'il sera préinstallé sur l'essentiel des PC vendus à partir de janvier 2007. Une étude IDC, sponsorisée par Microsoft, évoque le chiffre de cent cinq millions de licences Vista livrées dès l'an prochain. Une stratégie de blitz marketing qui porte déjà ses fruits.
Attention aux configurations obsolètes
Selon le Gartner, les entreprises interrogées prêtes à adopter Vista comme système d'exploitation principal seront majoritaires à partir du deuxième trimestre 2007. Mais les directions informatiques vont-elles basculer leurs parcs existants sous le nouveau système d'exploitation ? Rien n'est moins sûr. La même étude souligne que la migration s'effectuera, dans 77 % des cas, lors de l'achat de nouveaux PC. Seules 13 % des entreprises annoncent avoir planifié une montée en version de leurs postes existants.Le nouveau système d'exploitation de Microsoft, en effet, n'est pas sans soulever des critiques, en particulier sur la configuration qu'il réclame pour fonctionner. Les démonstrations des préversions de Vista menées sur des machines puissantes ont pu inciter les DSI qui gèrent des parcs vieillissants à la prudence. Philippe Perechokin, chef de produit Vista de Microsoft, précise que la configuration minimale pour faire tourner le nouveau système d'exploitation ne nécessite qu'un processeur de 800 MHz, 512 Mo de RAM et 20 Go de disque dur. La configuration recommandée est de 1 GHz pour le processeur, 1 Go de RAM et une carte graphique compatible DirectX 9 supportant Pixel Shader 2.0 avec 128 Mo de RAM.Les défenseurs de Linux soulignent que, pour installer Sled 10, la toute dernière version de Suse Linux Enterprise Desktop, une configuration standard suffit, alors que, pour faire fonctionner correctement Vista, il faut compter un surcoût de l'ordre de 260 euros par poste. Philippe Perechokin leur réplique : ' Vista peut fonctionner sur des machines aux configurations raisonnables, et il est possible de renoncer à installer l'interface Aero tout en bénéficiant des apports de Vista en termes de sécurité et de capacités d'administration. ' Les parcs de PC qui exploitent en grande majorité des GPU (Graphical processing units) intégrés à la carte mère devront, eux, se passer des effets 3D.
Un déploiement simplifié
Microsoft insiste beaucoup sur la réduction du coût d'administration de son système d'exploitation. En termes de déploiement, Vista apporte des innovations par rapport à XP. Alors que, jusqu'à présent, l'administrateur devait réaliser des images binaires pour chaque type de poste à déployer, il est maintenant possible de réaliser une image avec Windows Image, indépendamment de la langue et des drivers de périphériques. Ces images sont télédistribuées via Microsoft SMS, puis le déploiement effectif est réalisé dans la langue et avec les pilotes adéquats en fonction des données (collectées avec Windows USMT, User state migration tool) du poste client. De même, passer un patch sur un parc Vista se fera de manière globale, quelle que soit la langue d'installation du poste. Vincent Martin, spécialiste technique avant-vente pour Windows Vista, argumente : ' Des études ont démontré que le coût de gestion d'une image système est de l'ordre de 100 000 $. Or, dans les grandes entreprises, il n'est pas rare de devoir gérer entre vingt-cinq et trente images différentes de postes. Avec Vista, j'estime que ce chiffre va pouvoir être réduit à cinq. '
Ajuster son investissement à ses besoins
En proposant cinq éditions, dont deux grand public (Home Basic et Home Premium) et trois qui visent le monde professionnel (Business, Enterprise et Ultimate), l'éditeur estime que les entreprises pourront ajuster au plus près leur investissement à leurs besoins. Selon la version choisie, Vista inclut des logiciels qui vont se substituer à des offres commerciales concurrentes. C'est le cas de Windows Image, qui évite l'usage de Symantec Ghost, ou de Vista Virtual PC Express, qui autorise quatre machines virtuelles et permet de se passer des solutions VMware dans de nombreux cas. Cette standardisation sur le système d'exploitation devrait engendrer, selon Microsoft, une économie de 52 $ par poste, chiffre auquel il faut ajouter 39 $ pour le pare-feu embarqué. Vista va également inclure BitLocker, une solution de chiffrement de disque dur, ainsi que l'antispyware Windows Defender. De quoi faire grincer les dents de pas mal d'éditeurs comme Symantec ou McAfee, qui se sont d'ailleurs plaints, auprès de la Commission européenne, de ne pouvoir accéder au noyau du système d'exploitation.Le nouveau module de sécurité PatchGuard, qui doit protéger le noyau de Vista contre les attaques, est loin de faire l'unanimité dans le secteur, et ne sera disponible que sur les versions 64 bits. La sécurité sera néanmoins un argument-clé pour diffuser Vista en entreprise. Internet Explorer 7, qui fonctionne en mode protégé, ne devrait plus provoquer le blocage de la machine en cas d'attaque. De même, les applications ne devraient plus porter atteinte à la base de registre.
La machine marketing est lancée
Dès lors que l'application n'a pas les droits administrateur, l'écriture dans un répertoire système ou dans la base de registre s'effectuera de manière virtuelle dans un espace lié à l'utilisateur. Cette technique de virtualisation permettra de faire fonctionner des applications qui nécessitent de tels accès aux données systèmes, sans toutefois accorder les droits administrateur à tous les utilisateurs. Les services du système fonctionnent désormais dans un espace mémoire strictement limité, et toutes les applications fonctionnent par défaut avec des privilèges réduits. Elles bénéficient d'une promotion de ses privilèges via le système UAP (User account protection).Reste désormais aux entreprises à mener leurs tests de compatibilité avec leurs applications existantes. Cinq cents d'entre elles, dont cinquante en France, ont participé au programme Windows Vista TAP (Technology Adoption Program). L'éditeur fournit l'Application Compatibility Toolkit 5.0 pour vérifier, sous Windows XP ou 2000, le niveau de leurs applications avec Vista. Là encore, Microsoft n'a rien laissé au hasard. Linux aura bien du mal à bousculer la machine marketing mise en place.
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