Pour Cap Digital, l’internet des objets monte en puissance

Cap Digital, le pôle de compétitivité dédié à la transformation numérique en Ile-de-France, publie comme chaque année un cahier des tendances du moment par secteur d'activité et leviers technologique. Cette année, l'internet des objets arrivent en bonne position.
Comment évolue le commerce, l’éducation, la santé ou encore le tourisme sous l’impulsion du numérique ? Le dernier "Cahier des tendances" [PDF] de Cap Digital donne quelques éléments de réponse. Le pôle de compétitivité qui regroupe plus de 800 adhérents, que ce soient des startups, PME, ETI, grandes entreprises ou écoles, présente dans ce cahier la somme des observations des différents marchés sur lesquels travaillent ses membres.
« Marché par marché, nous listons les leviers mis en œuvre, les opportunités et les tendances avec des chiffres macros sur la taille du secteur en France », résume Françoise Colaitis, déléguée adjointe de Cap Digital. Huit marchés principaux sont étudiés : le commerce, la ville intelligente, la santé, les médias, l’éducation, le tourisme et l’État et les entreprises. Et neuf leviers transverses ont été détectés : d’abord, la donnée, la robotique de service et l’internet des objets, mais aussi l’innovation dans le développement logiciel et le financement, la gamification des interfaces, les stratégies territoriales et internationales, le déploiement des réseaux, l’expérience utilisateur et la définition des standards.
2014 ou la montée en puissance de l'internet des objets
L’une des caractéristiques principales cette année est la montée en puissance de l’internet des objets et du machine to machine (M2M). « De plus en plus de choses sont intelligentes, connectées et communicantes. Ce levier était déjà identifié en 2013, mais en 2014 ce n’est plus un signal faible », explique Françoise Colaitis. Le rythme des adhésions à Cap Digital de sociétés travaillant sur les objets connectés a fortement augmenté. « L’internet des objets laisse entrevoir comment la récolte des données va devenir massive et va se servir du big data dans des domaines comme la santé, l’éducation ou la maison ». À la clef, la capacité à analyser plus finement le comportement des clients.

« Ce qu’on voit apparaître très nettement, c’est le B2C (Business to consumer). En 2014, les objets pour le grand public ont été très médiatisés, comme les brosses à dents et les bracelets connectés. Mais ce n’est que la face émerger de l’iceberg », assure Françoise Colaitis. Des startups se lancent aussi dans le B2B avec des compteurs et des capteurs intelligents. « 80 milliards de “choses” seront connectées à internet en 2020, 12 milliards le sont déjà aujourd’hui (source : Idate 2013), avec les secteurs les plus représentatifs que sont : la gestion des flottes de véhicules, la traçabilité de containers et de nombreux services dans la construction, dans la santé et les services à la personne » écrivent les auteurs du Cahier de Cap Digital.
Ceci dit des barrières technologiques existent encore liées à la miniaturisation des capteurs ainsi qu’à leur consommation énergétique. Et le développement de l’internet des objets soulève aussi des questions sur les conséquences vis-à-vis de la protection des données personnelles et sur les risques liés à l’automatisation par des algorithmes susceptibles de comporter des failles de sécurité.
Un changement culturel à opérer
Autre tendance cette année, plus sociétale : « la prise de conscience du fait qu’on a un grand besoin d‘acculturation du numérique » explique Françoise Colaitis. Que ce soit à l’école avec des discussions autour de l’enseignement du code à l’école et de la formation des enseignants ou en entreprise avec la nécessité de former ses salariés et de changer la culture de l’organisation en passant par exemple au test and learn. Du coup, startups et PME proposent de nouveaux outils d’e-éducation, des contenus pour des Mooc (Massive online course), mais aussi des outils de communication sur les réseaux sociaux pour les entreprises. « C’était un signal un peu faible en 2013 devenu majeur en 2014 », assure Françoise Colaitis.