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Le constructeur promeut l'évolution des salles informatiques vers des serveurs banalisés, un stockage unifié et une administration automatisée. Et encourage les entreprises à investir.
' Si vous voulez rester compétitifs, remplacez vos technologies de l'information par des technologies du business ', a claironné Mark Hurd, PDG de HP, à l'attention des visiteurs de la
dernière édition du HP Technology Forum, le salon annuel du constructeur qui s'est tenu à Las Vegas la semaine dernière. Cette proposition classique des fournisseurs aux entreprises (' renouvelez vos matériels afin
d'améliorer votre productivité ') s'appuie aujourd'hui sur une conception à la mode chez les analystes.Andy Kyte, vice-président chargé de la recherche au Gartner, la résume : ' Une entreprise doit repenser depuis zéro son SI, en partant du principe qu'il s'agit d'une ressource globale à laquelle accède
dynamiquement chaque service, selon ses besoins. Car il faut bien comprendre que le modèle usuel des applications segmentées par métier a vécu. Les mises à jour successives des logiciels utilisés l'ont rendu trop complexe à gérer ; il impose
déjà un investissement considérable en temps et en argent, qui augmentera de plus en plus vite. 'Rudi Schmickl, vice-président serveurs et stockage chez HP, explique comment cette méthode devrait s'appliquer sur le terrain : ' Il s'agit de réduire le coût de l'informatique à 4 % des bénéfices
d'une entreprise. À cette fin, il faut éradiquer les îlots de serveurs et de baies de stockage qui pullulent dans les salles informatiques, parce que leur nombre multiplie la difficulté d'administration et la dépense énergétique. Cela veut dire
qu'il faut généraliser le matériel le plus standard, avoir une interface unique pour administrer l'ensemble et exploiter la flexibilité qu'offre la virtualisation. 'Selon Scott Stallard, directeur général serveurs et stockage, matériel standard égale serveurs x86 : ' Il nous appartient de fournir à nos clients les machines les plus à même de répondre à l'ensemble des
besoins que nous avons identifiés. Il s'agira manifestement le plus souvent de serveurs x86, Intel ou AMD. Cette architecture représente en effet 61 % de nos ventes de matériels en valeur. Cela ne remet pas en cause notre offre Unix sur
Itanium, qui correspond à 19 % de nos ventes et à des besoins spécifiques. 'Est-ce à dire que la standardisation supporterait justement quelques exceptions ? Scott Stallard affirme qu'il s'agit d'un faux problème : ' L'uniformisation du système d'information se fera au niveau
de son administration. Et l'une des premières étapes pour y réussir consiste à opter pour des serveurs en lames, lesquels se contrôlent de manière globale à travers leurs châssis. Et aussi à surveiller et à piloter l'ensemble des matériels depuis
une interface unique. ' Le format du serveur et les possibilités d'administration que ce format lui confère prévalent donc sur son architecture processeur ; l'hétérogénéité persiste, masquée dans des boîtes toutes
identiques.
Économie d'énergie
Logiquement, HP applique ce principe avec l'Ultrium 448c : un lecteur de bandes LTO-2 au format lame pour les sauvegardes. Mais aussi avec des stations de travail en lames, les BladeSystem bc2000 (simple c?"ur Athlon)
et bc2500 (double c?"ur Athlon), qui déportent leur interface graphique vers des clients légers.Et pour l'aspect stockage, qu'il s'agit aussi d'uniformiser, le constructeur fait évoluer une fois de plus ses baies EVA, avec les mises à jour 4100 (56 disques), 6100 (120 disques) et 8100 (240 disques), qui
succèdent aux 4000, 6000 et 8000. Ces baies SAN sont bardées de fonctions de consolidation : répartition dynamique des données entre des disques FC rapides pour les données courantes et F-ATA de haute capacité pour les sauvegardes
ponctuelles, compression à la volée des informations pour économiser la capacité ou encore capture d'instantanés différentiels pour ne pas copier deux fois les fichiers inchangés.Selon Thomas Goepel, directeur du programme solutions d'infrastructure chez HP, ' les châssis de lame de notre dernière génération c-Class, tout comme nos nouvelles baies EVA, consomment par ailleurs moins
d'énergie et dissipent moins de chaleur. Il s'agit d'une contribution supplémentaire à l'économie que les entreprises doivent dorénavant faire sur leur centre de données '.Reste que l'on s'interroge sur la pertinence à reconstruire aujourd'hui sa salle informatique. Il y a belle lurette que les entreprises remplacent leurs solutions Unix vieillissantes par des configurations x86 sous Linux, moins
coûteuses. Dans un an, les interconnexions qui forment le c?"ur du SI pourraient évoluer vers le 10GE.En réponse, les responsables du constructeur s'en remettent laconiquement aux alertes émises par les analystes. Et pour convaincre les plus sceptiques, HP se lance dans une campagne de redynamisation de ses services. D'une part, une
myriade d'outils regroupés sous le label HP Quality Ecosystem fait son apparition pour identifier les goulets d'étranglement des centres de données. Les alertes générées renvoient aux meilleures pratiques que conseille le constructeur et dont le
dénominateur commun est la mise à jour de l'infrastructure.D'autre part, un label HP Secure Advantage sera accolé à tous les produits de la marque, de l'iPaq au serveur Superdome. Selon Chris Whitener, directeur de la division sécurité, ' il s'agit de montrer que nous
pouvons faire communiquer ensemble et de manière sécurisée un très large éventail d'appareils, du moment qu'ils sont connectés de manière adéquate '.Les entreprises doivent-elles se ranger à l'avis du constructeur ? Pas forcément. Selon les analystes, HP devrait réaliser 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2007. Vendre plus de matériels est un bon
moyen d'y parvenir.
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