Pour une démarche technocritique
Entretien avec Michel Germain, expert en management des technologies
La capacité des entreprises à se doter de procédures adaptées à leur environnement et aux technologies qu'elles utilisent est la clé de leur réussite, selon Michel Germain, enseignant-chercheur, consultant en stratégie, et animateur
de l'Observatoire des TIC depuis 1999. Et c'est là aussi tout leur problème. Car, pour utiliser efficacement des technologies comme le business process management, le web 2.0 et ses communautés de pratiques, ou les architectures orientées service
avec l'automatisation des fonctions qu'elles supposent, les managers doivent ' adopter une approche globale, dans laquelle les technologies sont prises en compte au même titre que leurs contraintes procédurales et
organisationnelles '. Dans son livre Management des nouvelles technologies et e-transformation(*), Michel Germain insiste sur les situations de blocage auxquelles conduit toute approche non systémique des
TIC. Son idée maîtresse ? ' Une entreprise ne peut vivre des bienfaits de la technologie que si elle adopte une démarche technocritique, car organisation, mondialisation, et technologies sont interdépendantes les unes des
autres. ' Les problèmes rencontrés ne dépendent donc d'aucune des trois composantes de l'e-transformation prises séparément, mais du manque de cohérence de l'une par rapport aux autres. Ce ne sont pas les performances
humaines, économiques, organisationnelles, ou technologiques en tant que telles qui sont importantes, mais les liens qui les unissent entre elles. Ce sont leurs interactions qu'il faut comprendre et maîtriser. Quitte, pour cela, à se lancer dans de
vastes chantiers de réorganisation et de reformulation des procédures et des pratiques : ' Il faut accepter, au-delà de la juxtaposition ou de la superposition de solutions techniques, létape inévitable de
déstructuration nécessaire à la refondation et à la transformation technologique et sociale. 'a.muller@01informatique.presse.fr(*)
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