Les faits
Plutôt que de publier une énième étude sur les variations de salaires, l'Apec a décidé, cette année, de passer en revue les facteurs justifiant les écarts. Résultat : la responsabilité hiérarchique, la gestion d'un budget, ou la dimension internationale du poste ont une influence positive sur la rémunération.L'analyse
Vous êtes une jeune femme ? Vous travaillez dans une petite SSII régionale sans équipe ou sans budget à gérer ? Nul doute que votre salaire se situe bien en deçà des 42 000 euros annuels, la rémunération médiane des cadres dans le secteur informatique. Passé ce chiffre rond donc trompeur, l'Apec a cherché à comprendre ce qui justifie les différences de rémunération entre des cadres dont l'intitulé du poste est équivalent.Parmi les facteurs discriminants, on pense bien sûr au sexe. La différence de salaire entre un homme et une femme dont la situation est comparable ne serait ?" toutes fonctions confondues ?" ' que ' de 7 %. Les écarts les plus significatifs sont à chercher ailleurs, notamment dans l'encadrement. Les informaticiens managers ?" 39 % de la profession ?" gagnent en moyenne 21 % de plus que les non-managers. Une forte hausse s'observe à partir de 50 collaborateurs supervisés.Le fait de gérer un chiffre d'affaires dope également le salaire de 25 %. Une différence qui se justifie d'autant plus que seuls 9 % des cadres de l'informatique sont concernés par cette responsabilité. Enfin, un cadre en Ile-de-France gagne 18 % de plus qu'un provincial. L'écart est encore plus marqué lorsque l'on quitte la France. Ainsi, un cadre expatrié bénéficiera d'une surcote de 35 %.Pas d'inflation salariale en SSII
L'Apec s'est également penché sur les salaires à l'embauche dans les SSII. Un focus instructif qui contredit une quelconque inflation des rémunérations. Plus que les prétentions salariales du candidat, c'est la réalité du marché de l'emploi qui dicte sa loi. Représentant un tiers des recrutements en sociétés de services, les jeunes diplômés sont quasiment les seuls à voir leur salaire revu à la baisse par rapport à ce que le recruteur avait envisagé. C'est le cas pour 22 % d'entre eux. ' Les jeunes diplômés constituent souvent une solution par défaut dans les SSII, et font figure de variable d'ajustement ', note l'étude.Le recrutement massif de ces jeunes diplômés semble aussi créer un décalage par rapport à l'expérience initialement désirée par les recruteurs. L'expérience professionnelle de la personne recrutée nest ainsi conforme aux souhaits du recruteur que dans un cas sur deux.
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