Pourquoi les collectivités rechignent à mutualiser leurs plates-formes open data

D’un côté, villes et départements souhaitent réduire les coûts en partageant leur infrastructure open data. De l’autre, ils entendent conserver leur indépendance dans la gestion.
Parmi les questions largement débattues lors de la conférence nantaise de l’open data, citons celle de la mutualisation des plates-formes entre collectivités. Une mutualisation qui permettrait aux territoires d’économiser des ressources et qui leur éviterait, surtout, de réinventer la roue à chaque projet. Jean-Pierre Bailly, en charge des ressources numérique de Nantes Métropole, résume la donne : « Est-ce que data.gouv.fr, la plate-forme d’Etat, est la solution ? Bien que les collectivités soient incitées à s’y raccrocher, à ma connaissance, aucune grande ville n’y est reliée. Faut-il pour autant laisser les laisser avancer seules ? »
Des plates-formes reproductibles

Comme l’explique Gaëlle Rivoal, en charge de l’innovation pour le département de la Loire-Atlantique, un certain consensus se dégage autour d’une « définition d’un socle technique commun ». Principal bénéfice : « Les collectivités se focaliseraient entièrement sur le nerf de la guerre, à savoir la préparation des jeux de données. » C’est d’ailleurs ce qui a été réalisé entre Rennes et Nantes. La plate-forme open source d’In Cité Solution, déployée par Rennes, ville pionnière de l’open data, a été reprise dans son ossature, puis personnalisée par Nantes, et enfin par le département de Loire-Atlantique.
La crainte d'une image diluée
Une autre forme de mutualisation a, en revanche, plus de mal à passer : celle impliquant l’hébergement sur une même plate-forme des données de plusieurs collectivités. Charles Nepote, de la Fing (Fédération internet nouvelle génération), s’étonne que « que les sites open data des grandes municipalités n’hébergent pas les données des petites collectivités sans grands moyens ». Cette défiance s’explique d'abord par des raisons politiques. « Il y aura toujours des réticences à partager des informations entre une municipalité de droite et une autre de gauche », reconnaît Jean-Pierre Bailly.
D'autre part, les collectivités craignent qu'avec une plate-forme collective, leur action ne soit pas assez visible. « Chaque territoire souhaite disposer de son propre espace sur son site, pour conduire le travail d’animation entre producteur et consommateur de données. C’est un point d’achoppement des projets de partenariats », reconnaît Gaëlle Rivoal.
Vers une normalisation des données

La solution ? Dissocier le stockage des données des frontaux web qui servent à les exploiter. Des CMS capables de fédérer les contenus apporteraient alors une réponse technique. Pour autant, la mutualisation des plates-formes et de leur contenu demeure un frein. A savoir l'absence de standards de données partagés par les collectivités. Les territoires devront donc s’accorder autour de référentiels afin que leurs informations puissent être croisées ou agrégées. « Cette coordination devrait leur être imposée par le biais d’une nouvelle législation ou d’une forte recommandation », estime Jean-Pierre Bailly.
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NOD-JP
Ayant participé à cet atelier, je suis stupéfait de la façon dont 01 en a rendu compte ! Ce papier est un bel exemple de reprise de petites phrases hors contexte, avec une recherche évidente de polémique. Et le titre à la fois accrocheur et négatif n'est pas du tout dans l'esprit constructif des débats. Au fait, sachez que la ville de Nantes, le département de Loire-Atlantique et la Région Pays de la Loire sont engagés dans une mutualisation de plate-forme open data d'ici la fin 2012. Le journaliste de 01 a juste oublié d'en parler...
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velkro
Le jacobinisme territorial de Rennes et de Nantes est devenu légendaire. Toutes leurs alliances n'ont jamais eu d'autre but que de vassaliser les autres collectivités, à commencer par les régions. Il n'y a aucune raison pour que le "monde" numérique échappe à ces querelles de potentats...
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