C'est rentable, maîtrisable et mobilisateur ! Voilà trois raisons valables pour se lancer dans un programme stratégique de gestion des connaissances (ou KM, pour knowledge management). Rentable, car au lieu de documenter ou de ' mettre sur internet ' des masses d'informations dans lesquelles personne ne se retrouve et impossibles à mettre vite à jour, les équipes de gestion des connaissances vont sélectionner et n'expliciter que les connaissances essentielles et spécifiques à l'entreprise. C'est-à-dire celles qui posent les fondations pour construire et justifier les plans de formation-transmission internes. Maîtrisable, car les projets de KM qui réussissent procèdent par ' petites populations ', des professionnels d'un même métier ou des équipes plus transversales, mais qui partagent la même finalité. Ainsi, de proche en proche, selon les priorités du management, un maillage des domaines clés de l'entreprise se bâtit. Mobilisateur, car les salariés des métiers sont aussi acteurs d'un projet de gestion des connaissances. Dans un climat de méfiance et de rétention d'informations, un tel projet s'arrête vite. A l'inverse, dès les premiers résultats, l'explicitation des connaissances, domaine par domaine, accroît la capacité d'actions ciblées du management. Cela crée une rétroaction (feed-back) favorable à la généralisation de ce type de gestion dans l'entreprise. Un vrai ' processus de KM ' apparaît alors. Il s'institutionnalise et entre ' dans les m?"urs ' de l'entreprise.
Un métier d'avenir dans l'entreprise
Pour rentabiliser, maîtriser et mobiliser autour de ce processus, il s'agit d'en créer les conditions initiales : décider du producteur du projet, du domaine par lequel commencer, des arguments pour convaincre la direction, etc. Et dans un tel contexte, un informaticien ne ferait-il pas l'affaire ? En effet, un professionnel de l'informatique dispose à la fois d'un esprit logique et de bonnes capacités relationnelles (car l'utilisateur du système informatique ne comprend que le langage naturel). On peut donc prédire que le KM constituera un métier d'avenir pour l'informatique d'entreprise, complémentaire au développement d'applications informatiques ?" qui tend d'ailleurs à devenir de plus en plus une activité ' utilitaire '. Mais avant de franchir cette étape, il faudra dissiper une confusion assez fréquente : pas plus que la banque ou la finance, cette gestion ne doit être confondue avec les technologies qui la supportent, que celles-ci soient informatiques (intranet, documentaire, etc.) ou manuelles. Les connaissances concernées par un processus de KM résident ' dans la tête ' de ceux qui les manipulent. En outre, gérer des connaissances, c'est manipuler quelque chose qui ne se stocke pas sur un support magnétique ! Mais alors, si les connaissances sont des flux mentaux, sans rapport avec les technologies de l'information, comment y accéder ?Le langage métier comme facteur commun
Seul vecteur possible : le langage naturel. Toutefois, l'écoute et la reformulation d'un discours, bien que nécessaires, ne suffisent pas, car le langage naturel véhicule connaissances, ambiguïtés et imprécisions dans le même flux. Il importe de prendre en compte la dimension cognitive, qui concerne l'homme dans sa globalité. A ce jour, les sciences cognitives fournissent des méthodes et des approches utilisables dans le monde professionnel pour comprendre les représentations mentales élaborées par un professionnel et les mécanismes communs à tous les acteurs d'un même métier ?" les invariants ?", au premier rang desquels se trouve le langage métier. On comprend alors pourquoi la transmission des connaissances d'un métier représente autre chose que l'exercice du même métier, basé sur des compétences individuelles et collectives ; un producteur paraît donc indispensable pour clarifier les langages métier et établir les accords conceptuels et terminologiques, aussi appelés ' ontologies ', à mettre à disposition des acteurs des métiers. Garantir la qualité, la fiabilité et l'évolutivité des ontologies. Voila pourquoi linformaticien peut répondre à ce challenge.* PDG de BFD, une société spécialisée en architecture de processus logiciels destinés au monde de la banque et de la finance.
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