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Malgré une croissance bien supérieure à celle des opérateurs traditionnels, la dizaine d'opérateurs mobiles virtuels n'est guère menaçante. SFR et Orange multiplient ce type d'accords afin de démontrer que la concurrence s'exerce pleinement...
Longtemps hostiles aux opérateurs mobiles virtuels (ou MVNO) avec la relative complicité du régulateur, Orange et SFR se sont finalement résolus à traiter avec eux. Seul Bouygues Telecom leur ferme encore la porte, quoique sa position semble un peu moins tranchée qu'auparavant. Premier opérateur à avoir signé un accord de MVNO en 2004 avec Debitel, SFR avait toutefois balisé le terrain afin d'éviter tout risque de cannibalisation (lire 01 Réseaux, n?' 141, p. 12).
Un bilan en trompe-l'?"il
Résultat : deux ans après son lancement, Debitel, même si ses ambitions étaient relativement modestes, ne compte que cent cinquante mille abonnés. Une goutte d'eau parmi les 48,4 millions d'abonnés au cellulaire tricolore à la mi-2006. Certes, Tele2 Mobile, le plus important des MVNO, en a conquis près de trois cent mille en un an, et NRJ mobile de l'ordre de deux cent mille, mais son chiffre d'affaires demeure insignifiant. C'est pourtant de ce bilan en trompe-l'?"il que comptent se prévaloir Orange et SFR auprès du régulateur en fin d'année. Explication : face aux 26 % des recrutements de nouveaux abonnés réalisés par les MVNO au premier semestre 2006, SFR et Orange, qui n'en ont acquis respectivement ' que ' 24 et 19 %, feront nécessairement valoir que la concurrence s'exerce pleinement.L'Autorité de régulation doit, en effet, transmettre à la fin de l'année à la Commission de Bruxelles une analyse des conditions économiques consenties aux MVNO. Selon des sources industrielles, la marge autorisée aux MVNO dans l'Hexagone serait de l'ordre de 35 %, alors qu'elle atteindrait 60 % pour Virgin Mobile en Grande-Bretagne. Pas évident, donc, de marcher sur les traces du seul opérateur mobile virtuel à avoir une réelle envergure, avec ses 4,5 millions d'abonnés, sur un marché très concurrentiel. À titre de comparaison, Tele2 Mobile, Virgin Mobile et NRJ mobile, les plus ambitieux des MVNO tricolores, visent chacun un million d'abonnés trois ans après leur lancement. Avec aussi pour objectif, chez SFR et Orange, de tester de nouveaux usages, voire d'éduquer le marché dans l'univers de la musique (SFR avec NRJ), de la messagerie instantanée ou de l'e-mail (Orange avec Ten).
Chacun y trouve son compte
Bref, chacun y trouve son compte, même si la plupart des opérateurs hébergés renâclent parfois sur les conditions tarifaires qui leur sont accordées. Mais iront-ils jusqu'à saisir le régulateur ou la Commission de Bruxelles ? Rien n'est moins sûr. ' C'est à double tranchant, car, si les conditions commerciales sont imposées par le régulateur, on va perdre toute marge de négociation ', dit un opérateur hébergé. Une analyse que partagent, peu ou prou, les opérateurs hôtes. ' Plutôt que d'ouvrir la boîte de Pandore, voire de changer d'opérateur, nous sommes ouverts à la discussion ', confie un opérateur hôte. Surtout s'il se retrouve au pied du mur.Autre échéance, celle du 1er janvier 2007, où la portabilité (possibilité de changer d'opérateur cellulaire sans changer de numéro de téléphone) doit être ramenée à dix jours maximum. Une mesure qui pourrait bien accélérer le churn (abandon d'un opérateur pour un autre) et, de là, redistribuer un peu plus les cartes.
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