Pourra-t-on encore croire en HP ?

Je plains ceux qui ont fait confiance à HP. Ils viennent d'être lâchement abandonnés.
San Francisco, 14 mars 2011. Léo Apotheker, PDG de HP depuis quatre mois, insiste : « Pourquoi se séparerait-on de la division PC ? Etre à la fois sur le grand public et le professionnel nous offre un avantage considérable pour comprendre nos clients. »
Cinq mois plus tard, marche arrière toute. HP ne veut plus rien avoir à faire avec les PC, le grand public ou les tablettes. Il se voit comme IBM, centré sur le conseil, les services et le logiciel. Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. Mais quand il s’agit d’un fournisseur informatique pour grandes entreprises, on s’attend à davantage d’anticipation et d’accompagnement.
Or, Léo Apotheker lui-même ne sait pas ce que va devenir sa division PC, dont les machines équipent plus de 30 % des entreprises à travers le monde. « Nous explorons toutes les options. Cela peut aller de la vente pure à une filialisation. » Pas très clair…
Tous les PC HP devaient embarquer WebOS
Auparavant, HP s’organisait. Quand il a décidé d’abandonner ses processeurs PA-Risc, le calendrier était établi sur plusieurs années, avec migration et accompagnement des clients. Aujourd’hui, HP prend une décision brutale et l’annonce dans un communiqué laconique. Les clients, le management sont laissés dans l’incertitude. Todd Bradley, le patron de la division micro, aurait été prévenu trois jours avant l’annonce officielle. En France, c’est le coup de massue.
On savait pourtant que Léo Apotheker n’aimait pas le matériel. Dès son arrivée, il aurait pu désapprouver la stratégie de son prédécesseur, notamment en matière de tablettes et de téléphones. Il l’a, au contraire, renforcée en mars. « L’année prochaine, chacun de nos PC fera tourner WebOS (le système d’exploitation racheté à Palm). Cela amènera les développeurs à créer une nouvelle race d’applications qui vont différencier nos PC, nos imprimantes et nos téléphones. »
Je n’ai jamais cru à cette idée de WebOS sur PC –après tout pourquoi faire ? Mais des responsables de HP m’ont assuré que cette vision avait convaincu plusieurs grands comptes avec lesquels ils travaillaient. Aujourd’hui, je plains ceux qui ont fait confiance à HP. Ils viennent d’être lâchement abandonnés.
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