Primaires PS : comparez les programmes des candidats sur le numérique

Hadopi, grand emprunt, fracture numérique? Un site confronte les idées de Martine Aubry, François Hollande, Ségolène Royal ou Manuel Valls.
Suivi par près de cinq millions de téléspectateurs, le débat télévisé des six candidats à la primaire socialiste a, semble-t-il, passionné les Français. Il n’a, en revanche, pas été question de l’économie numérique à proprement parler. Session de rattrapage avec le site Débats 2012, développé par Terra Nova, think tank proche de la gauche, en partenariat avec le Nouvel Observateur.
Ce site permet de comparer les positions des candidats sur le sujet au regard de leurs déclarations dans les médias. Et de notez ainsi leurs divers divergences de vue au-delà du programme numérique du parti socialiste.
Ces divergences sont toutefois rares. La Hadopi est ainsi unanimement rejetée. Tous les candidats souhaitent réviser ou abroger la loi qui l’a créée. Un texte « dépassé et périmé » pour Ségolène Royal, qui plaide pour un système de redevance sans forcement lorgner en faveur de la licence globale.
François Hollande envisage également la licence globale comme « solution alternative », mais il entend élargir le débat à la question de la propriété intellectuelle.
Pour Martine Aubry, la loi Hadopi est « injuste et inefficace ». Elle propose de la remplacer par « une contribution, forfaitaire et d’un montant modeste, des internautes et sur un prélèvement qu’acquitteront les opérateurs et les fournisseurs d’accès ». La contribution dévolue aux internautes s’élèverait à 1 euro par mois.
Manuel Valls et Jean-Michel Baylet sont plus explicites. Le premier avance une contribution d’environ 2 euros par mois et par foyer et, le second, une participation comprise entre 5 et 10 euros mensuels par abonnement internet.
Pour financer la création artistique, le maire d’Evry avance aussi une « taxe Tobin numérique » alimentée par un pourcentage des bénéfices des moteurs de recherche. Il milite, enfin, pour que les grandes œuvres artistiques, notamment littéraires, soient disponibles en open source.
Un grand emprunt par an pour Arnaud Montebourg
Interrogé hier par La Tribune, Arnaud Montebourg se démarque. La licence globale lui semble insuffisante. Il veut trouver « un équilibre entre les intérêts des créateurs et la possibilité d’accéder aux produits culturels à un prix abordable ».
En ce qui concerne les investissements publics dans le numérique, le député de Saône-et-Loire juge que le grand emprunt n’est qu’une goutte d'eau. « Il en faudrait un par an pour atteindre le montant nécessaire de 600 milliards d'euros en vingt ans. »
Dans son programme, Jean-Michel Baylet propose une couverture en très haut débit de tout le territoire, y compris des zones rurales. « L’Etat doit donc reprendre la main sur le sujet […] et se montrer plus directif dans les décisions d’investissement dans les réseaux de France Télécom, dont il est le principal actionnaire. »
Le candidat du PRG veut limiter le crédit impôt recherche « aux PME et aux recherches encourageant les nouvelles technologies protectrices de l’environnement » et « redéployer les moyens ainsi libérés pour constituer des pôles mondiaux d’excellence. »
Afin de lutter contre la fracture numérique et éviter les dérapages sur la Toile, la maire de Lille propose, elle, un « grand plan d’alphabétisation numérique » et la mise en place d’une Commission nationale des libertés numériques en lieu et place de la Cnil. Enfin, tous les candidats se retrouvent pour veiller à une stricte neutralité du net.
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