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Au début du mois de décembre dernier, les allées du salon français dédié à la gestion logistique ont résonné du pragmatisme dont font désormais preuve les professionnels du secteur. Dans un marché atone, quelques niches poursuivent néanmoins leur croissance.
Fini les grands déploiements. Le secteur de la gestion logistique (supply chain management) pense désormais optimiser l'existant et rénover les fonctions peu ou pas encore couvertes par les applications en production. Si l'édition 2004 de ProgiLog a vu les éditeurs multiplier les annonces autour de l'étiquette RFID ou des architectures orientées services (ou SOA), celle de 2005 a été plus raisonnable. Nombre d'éditeurs n'ont pas achevé la migration de leurs offres vers le modèle SOA. Quant au boum annoncé du RFID, peu d'entreprises ont pu tirer des conclusions des phases pilotes en cours : une généralisation de l'étiquette communicante nécessitera encore bien des années. Avec une croissance mondiale de 1 % seulement, selon AMR Research, le marché des solutions de gestion logistique est quelque peu abattu. Pourtant, quelques niches bénéficient d'une belle croissance : quatorze éditeurs ont enregistré une croissance supérieure à 10 % en 2004. Contrairement au marché du progiciel, celui du supply chain management n'est qu'au début de sa consolidation. Le leader SAP, avec 619 millions de dollars de chiffre d'affaires dans ce secteur, ne détient encore que 11 % de parts de marché. i2, qui occupait la deuxième place avec 319 millions de dollars de chiffre d'affaires (en baisse de 10 %), a perdu son rang en 2005, devancé par Oracle, qui a plus que doublé sa taille dans le secteur en mettant la main sur PeopleSoft. Mais seul Oracle était présent sur le salon cette année.
Les solutions spécialisées dominent toujours
Malgré la concentration du marché, beaucoup d'acteurs peuvent encore prospérer confrontés à des leaders dont les offres ne sont pas toujours compétitives fonctionnellement, face aux solutions spécialisées (best of breed). Parmi ces niches, citons celle de la gestion d'entreprise (ou WMS, Warehouse management system). ProgiLog a été l'occasion, pour Sage, de faire stand commun avec Adonix, sa toute récente acquisition, et de démontre les fonctionnalités de son offre WMS, Geode.Outre les moteurs désormais traditionnels du secteur (réglementation et traçabilité), quelques technologies se sont posées comme relais de croissance du marché. C'est le cas des techniques de gestion d'événements, notamment présentées par SSA Global, ou de gestion partagée des approvisionnements et de mutualisation. Ces techniques de mutualisation des moyens de stockage et des livraisons ont été présentées lors d'une session animée par Influe. Via des plates-formes hébergées, des entreprises de taille moyenne peuvent y accéder. Nutrimaine (Banania) et Benedicta ont évoqué leur expérience lors de la journée spéciale Transport. Nutrimaine a choisi la plate-forme FM Logistic à Longueil-Sainte-Marie, jusqu'alors utilisée par Benedicta.Cette démocratisation se retrouve à plusieurs niveaux. Stoeffler, spécialiste de la charcuterie alsacienne, s'est ainsi doté d'un MES (Manufacturing execution system) et d'une GPAO (gestion de production assistée par ordinateur), pour répondre aux besoins de traçabilité imposés par le secteur agroalimentaire. Tous travaillent désormais à optimiser les performances de leur chaîne logistique, en guettant une reprise qui tarde.