PSA Peugeot Citroën : le plan social menace les prestataires

Le plan de réduction de coûts annoncé fin octobre pourrait conduire à la suppression de 600 postes de prestataires informatiques. L'inquiétude monte aussi chez les informaticiens maison.
Le 26 octobre dernier, PSA Peugeot Citroën annonçait un plan de réduction de coûts de 800 millions d’euros dès 2012. Ce plan porte principalement sur la suppression de 5 000 emplois dits de structure dont l’informatique, le marketing ou la recherche et le développement. Soit 10 % des effectifs concernés.
L’effort sera réparti pour une moitié sur des emplois internes et pour l'autre moitié sur des postes occupés par des prestataires. Ces derniers devant être « partiellement » remplacés par des salariés maison, via la mobilité interne.
Si le détail des mesures sera précisé au comité central d’entreprise le 15 novembre, ce plan pourrait affecter, de source syndicale, 600 postes de prestataires informatiques. Parmi les SSII référencées, le constructeur automobile compte Capgemini, Sogeti ou Atos.
Cette réduction de la sous-traitance rappelle celle initiée en janvier 2009, quand le secteur automobile avait connu l’une des plus graves crises de son histoire. Les constructeurs avaient dû rompre leurs contrats avec les spécialistes de la R&D externalisée, les Altran, Alten et autres Assystem.
Des informaticiens en régie depuis vingt ans
A lui seul, le centre informatique de Bessoncourt (Territoire de Belfort), qui gère la production au niveau mondial, emploie 50 prestataires extérieurs, dont certains travaillent en régie depuis quinze ou vingt ans.
« Des contrats de prestation pourraient ne pas être reconduits sur les postes non stratégiques, estime Michel Weber, délégué syndical CFE CGC. Déjà des projets planifiés au 1er semestre 2012 ont été gelés. »
Le délégué syndical s’inquiète aussi pour l’avenir des 350 salariés internes du centre informatique et pour leurs conditions de travail. « Après avoir vécu deux plans de réduction d’effectif en quatre-cinq ans, nous travaillons déjà en flux tendus. »
Quant aux possibilités de mobilité au sein du groupe, elles restent limitées dans la pratique. « Des techniciens de la chaîne de Rennes ont bien été formés à l’informatique, d’autres, de Sochaux, à des postes de pupitreurs. Mais à doses homéopathiques. »
Ce plan intervient alors qu’une campagne de recrutement, lancée avant l’été par le constructeur automobile, prévoyait l’embauche de 200 informaticiens au sein d’une DSI qui compte un peu moins de 2 500 personnes dans le groupe.
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