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Concevoir une puce résistante à n'importe quelle attaque, tel est l'objectif de la start up Secure-IC. Lauréate 2010 du Concours national d'aide à la création d'entreprises innovantes du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, cette jeune pousse s'appuie sur les huit brevets déposés en 2007 par les chercheurs de l'Institut Télécom Paris-tech. Ceux-ci visent, notamment, à empêcher l'extraction de données confidentielles sur des composants électroniques critiques : cartes bancaires, équipements de communication militaires… Soit toutes les plates-formes à valeur ajoutée nécessitant intégrité et confidentialité de leur contenu.
Associer sécurité et preuve formelle
Différentes de celles rencontrées dans l'univers informatique, les attaques connues adressant l'électronique sont dites passives ou actives. Les premières consistent en une interprétation des signaux électriques au travers de sondes électromagnétiques. Il est ainsi possible, par exemple, de découvrir le code secret d'une carte bancaire au moment de la saisie. Les secondes procèdent par injection de “ fautes ”, à savoir des envois de surtensions, de tirs laser, voire des attaques sur l'horloge du composant électronique. Il s'agit, cette fois, d'en empêcher le bon fonctionnement.Secure-IC vise aujourd'hui le plus haut niveau de certification de sécurité : EAL 7. “ Nous associons sécurité et preuve formelle ”, explique Hassan Triqui, son président. Par preuve formelle, il faut comprendre que la start up peut attester de l'efficacité de ses procédés par l'intermédiaire d'une démonstration mathématique. Une réelle innovation en électronique issue de l'univers de l'informatique, la modélisation d'un circuit électronique n'étant pas chose triviale.
La défense intéressée
Secure-IC a malgré tout développé en parallèle un équipement afin d'évaluer la robustesse de ses algorithmes de chiffrement en mesurant leur niveau de vulnérabilité. “ Nous apportons également à nos clients tout l'environnement de développement et de débogage. Dans le cas, par exemple, d'une application de type passeport, nous fournissons les piles logicielles métier liées au marché de l'identification, tel le protocole cryptographique lié à un passage de frontière ”, explique Hassan Triqui.Travaillant sur des projets sensibles, les dirigeants de Secure-IC restent discrets quant aux noms de leurs clients, mais laissent entendre que le milieu militaire n'est jamais très loin et que le marché de l'identification s'avère être le plus porteur. “ Nous nous sommes positionnés sur ce marché car les réponses apportées actuellement ne sont pas encore satisfaisantes ”, estime Hassan Triqui.
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