Quand l'éloignement bouleverse certains modes de management
Travail à distance rime avec encadrement
Gérer des collaborateurs en télétravail ou dispersés sur des sites différents complique la tâche d'un cadre. Selon une étude menée auprès de 89 managers nomades, publiée récemment par CSP Formation, 72 % d'entre eux reconnaissent qu'il est plus difficile de piloter une équipe à distance qu'un groupe sédentaire. Plus précisément, 90 % estiment qu'il est primordial de s'entendre avec son équipe sur des règles de disponibilité (agenda, reporting, réunions, etc.). C'est d'autant plus important que le responsable nomade ne peut pas accompagner de façon “ classique ” ses collaborateurs. Il doit d'abord s'assurer que son équipe dispose des moyens nécessaires pour accomplir sa mission, tant en termes d'équipement et d'informations que de budget. “ Une fois le cadre fixé, le manager doit faire encore plus confiance à ses collaborateurs, apprendre à lâcher prise afin de leur conférer une grande autonomie… tout en les contrôlant plus ”, explique Yann Coirault, consultant-coach chez CSP Formation. Un tel comportement requiert à la fois de la souplesse et de la rigueur. De quoi déconcerter nombre de cadres…Pour les responsables interrogés, le plus délicat est de motiver les salariés et de continuer à créer de la cohésion à distance. Cela demande une énergie supplémentaire et aussi de nouveaux réflexes. “ Un manager doit savoir passer un coup de téléphone d'un quart d'heure à un collaborateur avant ou après un rendez-vous important et ne pas se contenter de l'appeler pour lui faire des reproches. Il peut aussi lui envoyer un SMS pour lui souhaiter de bonnes vacances… Ces attentions prennent une ampleur très positive à distance, raconte Yann Coirault. Les cadres nomades, en effet, sont regardés au microscope. Lorsqu'ils commettent une erreur, ils ont plus de mal à la rattraper. A l'inverse, l'impact d'une action positive est plus fort. Ainsi, à distance, il faut faire plus de proximité ! ”
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