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Les analystes présentent des prévisions de dépense informatique très contrastées pour 2007. Les différences d'approche méthodologique expliquent en partie ces divergences.
Les dernières prévisions de dépense informatique ont de quoi laisser perplexe. Pour l'année 2007, le cabinet Pierre Audoin Consultants (PAC) prévoit 3,2 % de croissance sur le marché français (75,6 milliards d'euros), tandis que
Gartner Dataquest annonce une croissance atone (+0,8 %) et Forrester Research anticipe un net fléchissement des budgets informatiques (-1,6 %). Au niveau européen, il est tout aussi difficile de se faire une idée. Forrester et Gartner
s'entendent sur une croissance molle de 0,7 %, quand PAC se montre confiant avec 3,6 % de progression pour 2007.Devant une telle cacophonie, nombre d'utilisateurs et de fournisseurs pourraient être tentés d'établir leurs prévisions au doigt mouillé ou, pire, de justifier leur démarche par les chiffres qui les arrangent... Heureusement,
quelques différences méthodologiques expliquent en grande partie ces divergences.
Un mélange de sondages utilisateurs et d'enquêtes fournisseurs
Premièrement, les cabinets d'études publient à la fois les résultats bruts de sondages d'utilisateurs (par exemple, le Data Overview de Forrester) et des analyses rapprochant ces sondages d'autres enquêtes réalisées auprès
d'utilisateurs et de fournisseurs (tels les chiffres de PAC ou de Gartner Dataquest). Ainsi le CIO Survey et l'IT Spending & Staffing Survey de Gartner ont-ils respectivement estimé à -2 % et à +0,4 % la croissance du budget
informatique des entreprises françaises en 2007 - en phase avec le Data Overview de Forrester -, tandis que Gartner Dataquest évaluait à 0,8 % la croissance de la dépense informatique.Deuxièmement, les cabinets d'études ne retiennent pas tous les mêmes périmètres de dépense. IDC ne s'intéresse qu'aux dépenses informatiques externes, à la croissance plus dynamique que la dépense globale en cas de rebond du marché.
De ce point de vue, la croissance de +5,8 % prévue en 2007 par IDC est en phase avec celle calculée par PAC (+6 % en Europe).
Les directions opérationnelles entrent dans le jeu
Plus insidieusement, un périmètre visé peut se révéler difficile à étudier sur le terrain. En particulier, les dépenses informatiques initiées par les directions opérationnelles, qui augmentent plus rapidement que celles prescrites
par les directions informatiques. Elles atteignent désormais un montant quasi équivalent. Or, certains cabinets d'études sous-estiment largement ces dépenses des directions opérationnelles en n'interrogeant que les directions informatiques.Enfin, la sur-représentation des PME au sein d'un panel d'entreprises peut considérablement fausser les résultats d'une étude, compte tenu de la répartition spécifique de leur dépense informatique, de leur moindre capacité à réaliser
des économies, et du dynamisme actuel de leur budget informatique.b.mathieux@01informatique.presse.fr
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