Quels sont les moyens pour lutter contre l'offshore ?
La semaine dernière, nous avons de nouveau abordé la question de l'offshore. Nous expliquions que la bonne tenue de notre marché, cyclique, de l'emploi informatique ne devait pas occulter sa forte croissance. Par ailleurs, l'appréciation de sa ' gravité ' devait reposer sur un certain nombre de critères. L'un de ces critères porte sur la nature même des travaux délocalisés. Les tâches routinières ne sont plus les seules à être concernées. Les activités faisant appel à des compétences élevées ?" de niveau bac + 2 au minimum, notamment en R&D ?" le sont aussi de plus en plus. Du coup, l'offshore porte de plus en plus préjudice aux jeunes diplômés qualifiés. Ce n'est donc évidemment pas au nom de la capacité d'innovation, de recherche, ou de formation qu'il faut s'attaquer à l'offshore. En revanche, l'Etat et les collectivités locales doivent montrer l'exemple par des arbitrages commerciaux, excluant des référencements, des commandes et des aides publiques les sociétés qui recourent ' exagérément ' à l'offshore. Il s'agit aussi de promouvoir les alternatives à l'offshore. En particulier par des aides fiscales favorisant l'implantation de centres de services en province, où les coûts sont plus bas. Cela doit s'opérer dans le cadre de politiques d'aménagement du territoire visant à rééquilibrer l'emploi high-tech sur le territoire. Rappelons que près des deux tiers des informaticiens français travaillent toujours en région parisienne. Enfin, l'Europe doit s'attaquer aux politiques subventionnistes et d'exemptions fiscales ?" concurrence déloyale, relevant parfois du dumping ?" des pays encourageant l'offshoring chez eux. L'inverse de ce qu'a pu faire Dominique de Villepin avec le Maroc(*). Il convient, au contraire, dinsérer obligatoirement des clauses sociales dans les contrats commerciaux avec les fournisseurs étrangers.Forum du Munci
http://forums.munci.org(*) www.munci.org/article1104.html
http://forums.munci.org(*) www.munci.org/article1104.html
Votre opinion