Rachat controversé d'Autonomy : la direction de HP blanchie

La direction du groupe informatique a été blanchie à l'issue d'une enquête ouverte à l'initiative d'actionnaires en colère après les énormes pertes subies par HP lors de l'acquisition de la société britannique Autonomy.
« Toutes les plaintes engagées à l'encontre de dirigeants, actuels ou anciens, de dirigeants et de conseils de HP (...) liées à l'acquisition d'Autonomy seront classées », a indiqué le 30 juin HP dans un communiqué cosigné avec deux des cabinets d'avocats menant les poursuites contre lui.
En revanche, les deux parties ont trouvé qu'il y avait lieu de poursuivre l'ancien directeur général d'Autonomy, Michael Lynch, et son ex-directeur financier Sushovan Hussain, « parmi d'autres ». HP s'engage enfin à tirer les leçons du scandale en mettant en place des procédures garantissant qu'une telle mésaventure ne se reproduise pas. Cet accord, dont les grandes lignes avaient été dévoilées à la veille du week-end, a été atteint grâce à la médiation d'un juge à la retraite, Vaughn Walker, précisent les deux parties.
Le scandale remonte à la fin 2011 lorsque HP avait lancé une offre publique d'achat à 10,24 milliards de dollars sur la société britannique. Mais, moins d'un an plus tard, lors de la publication de ses résultats annuels en novembre 2012, le groupe américain avait accusé sa nouvelle filiale d'avoir gonflé sciemment ses comptes avant l'opération.
HP justifiait ainsi l'essentiel d'une charge exceptionnelle de 8,8 milliards de dollars passés dans ses comptes pour couvrir des pertes de valeurs dans les activités de logiciels. L'ex-patron et fondateur d'Autonomy, Mike Lynch, avait à ce moment-là rejeté ces accusations de fraudes, sur lesquelles HP disait avoir été alerté quelques mois après la transaction.
L'un des cabinets d'avocat représentant les plaignants, Johnson and Weaver, s'était demandé fin 2012 si HP n'essayait pas de se faire passer pour « une victime de fraude afin de détourner les critiques sur son propre échec à faire un examen correct avant d'acheter Autonomy ».
Des enquêtes des autorités sont par ailleurs en cours aux Etats-Unis et en Angleterre sur cette acquisition. Le gendarme boursier américain (SEC), l'office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO) et l'autorité britannique de supervision des auditeurs et des comptables (Financial Reporting Council) poursuivent leurs investigations.